JOURNAL DE L'UNIVERSITÉ
DU QUÉBEC A HULL
(Volume 10, numéro
7 le 15 mars 1999 )
La pensée du mois...
«M'attacher à la matière m'empêche d'évoluer librement dans l'éternel renouveau de l'esprit.»«Le livre du Bonheur», de Marcelle Auclair.
NDLR : Voici quelques dates qui faciliteront votre lecture de l'article qui suit. C'est en septembre 1971 que les premiers cours furent dispensés à Hull par les Services universitaires de l'Outaouais, un organisme relevant du Siège social de l'Université du Québec. En mai 1972, la Direction des études universitaires dans l'Ouest québécois (DEUOQ) voit le jour. Elle organise l'enseignement dans les régions de l'Outaouais et de l'Abitibi-Témiscamingue. Le 25 octobre 1976, notre établissement obtient le statut d'école supérieure. Il reçoit un nouveau nom : le Centre d'études universitaires dans l'Ouest québécois (CEUOQ). Finalement, c'est le 10 mars 1981 que le gouvernement du Québec accepte d'octroyer des lettres patentes créant l'Université du Québec à Hull.
Une centaine de personnes ont assisté à la cérémonie de reconnaissance qui a eu lieu à l'auditorium du pavillon Lucien-Brault le 26 février dernier.
L'activité comportait trois volets. L'un était destiné aux personnes qui ont inscrit 25 années et plus d'ancienneté. L'UQO a en outre salué les personnes qui ont pris leur retraite au cours de la dernière année. De plus, l'Université a rendu un hommage spécial à son recteur fondateur, qui nous a quittés également.
Jean R. Messier a fait l'objet d'un hommage particulier à titre de recteur fondateur de l'Université du Québec à Hull. Comme marque de reconnaissance de la part de la communauté universitaire, le recteur actuel, Francis Whyte, lui a remis un livre d'art.
De plus, M. Whyte a dévoilé en sa présence une plaque commémorative soulignant son apport remarquable à la création et au développement d'une université en Outaouais. Cette plaque a été apposée au mur dans la salle du conseil d'administration au pavillon Alexandre-Taché.
Trois orateurs se sont succédés à la tribune pour livrer un témoignage à M. Messier. Le premier, Francis Whyte, a parlé de sa vision et de son engagement, sans lesquels «l'Université du Québec à Hull ne serait aujourd'hui qu'un projet de plus, dormant dans un dossier anonyme.»
Il a souligné que M. Messier «est aussi un pionnier de l'Université du Québec.» Dès le début, il a joué un rôle très actif au sein d'instances du réseau et de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), où il a d'ailleurs été professeur de mathématiques en 1969.
Les postes qu'il a occupés chez nous sont les suivants :
M. Whyte a indiqué que «le projet d'université auquel M. Messier a consacré une bonne partie de sa carrière n'était pas un projet évident.» Au départ, l'adhésion des élus et de la population outaouaise était plutôt faible. «Pourquoi une université à Hull, alors qu'il y a tout ce que l'on veut à Ottawa?» Voilà une interrogation qui revenait souvent.
M. Whyte a indiqué que M. Messier ne partageait pas cette analyse. Il croyait au contraire à l'implantation «d'une université-phare face aux rives ontariennes.» À son avis, il y avait ici tout ce qu'il fallait pour faire une véritable université de langue française.
Il y a également eu une rude bataille pour l'obtention de programmes. Citant M. Messier, M. Whyte a déclaré que, même si les gens de Québec voyaient la nécessité de créer une université à Hull, «il leur paraissait normal que les Québécois de l'Outaouais aillent se former en Ontario», admettant qu'à court terme, «cette solution pouvait sembler moins coûteuse au Québec.»
Il a ajouté que «le recteur fondateur dirigeait l'établissement en bâtisseur et en entrepreneur... D'un oeil vigilant, il supervisait l'ensemble des opérations...; il s'est impliqué personnellement dans l'élaboration de certains programmes, notamment en arts et en informatique.
«Il a mis beaucoup d'efforts pour obtenir les lettres patentes de l'UQO. C'était un dossier très difficile à faire avancer, compte tenu des éléments politiques et universitaires en jeu.»
Le prochain orateur à la rencontre du 26 février a été Denis Laforte. Aujourd'hui professeur au Département des sciences administratives, il a travaillé pendant dix ans aux côtés de Jean R. Messier. Il a fait partie de son équipe de direction lors de ses divers mandats, d'abord comme directeur général et ensuite comme recteur.
M. Laforte a déclaré qu'il avait découvert à son contact «le père attentif, responsable, dévoué à sa famille et toujours aussi passionné de formation.» Il a indiqué qu'il parlait avec passion de l'importance des arts dans la communauté. Voilà pourquoi notre «programme en arts plastiques n'a pas tardé à démarrer...»
M. Laforte a rappelé que M. Messier, scientifique de formation, n'avait pas tardé, «dès 1980, à vouloir mettre son comité de régie à l'avant-garde de la micro-informatique. Et il nous est arrivé un lundi matin avec des Timex-Sinclair», un système dont M. Laforte a précieusement conservé les composantes, qu'il a d'ailleurs démontrées à son auditoire.
L'orateur a souligné que c'est sous son impulsion que l'UQO a démarré son baccalauréat en informatique en 1982 et mettait sur pied son Département d'informatique. «Le secteur des sciences et des sciences appliquées venait de prendre racine!»
Denis Laforte a précisé que Jean R. Messier était un gestionnaire rigoureux. «Les dossiers budgétaires étaient en ordre et... ses collaborateurs aussi! Jamais cependant, à ma connaissance, un projet intéressant et valable n'a été refusé par manque de ressources financières.»
M. Laforte a parlé de son implication institutionnelle, de son souci du travail bien fait et de sa volonté de faire entrer la technologie dans la gestion courante. «Il a développé un gabarit complet de prévision de clientèles étudiantes qui est devenu en même temps un plan d'action pour chaque responsable de programme. Il a expliqué le nouvel outil à chaque directeur et directrice de module à tour de rôle.
«Ceux qui ont vécu l'expérience se souviendront du professeur patient, exposant clairement le fonctionnement du fichier, connaissant à fond son sujet.»
Denis Laforte a rappelé ses capacités de stratège qui lui ont notamment permis de faire passer notre établissement par divers statuts pour aboutir à celui d'université constituante.
L'orateur a traité de sa dévotion proverbiale pour la craie et le tableau, comme outils pédagogiques, soupçonnant «de déviationnisme ceux qui flirtaient avec les moyens technologiques de l'époque...» ce qui n'a pas empêché l'Université de se doter progressivement d'outils à la fine pointe de la technologie et de se construire «d'excellents laboratoires d'informatique», d'ajouter M. Laforte.
M. Laforte a tenu à souligner «le côté sensible et humain de Jean qui l'amenait à se soucier des petits détails de chacun... il n'oubliait jamais un anniversaire, il s'employait à le souligner avec chaleur, trouvant toujours le cadeau-surprise, amical et amusant.»
Un troisième orateur s'est présenté à la tribune : Raymond Massé. Aujourd'hui gérant du bureau d'Ottawa de la maison de courtiers Lévesque, Beaubien, Geoffrion inc., il a obtenu un baccalauréat en administration des affaires chez nous en 1978.
M. Massé a cité un extrait d'une conversation où M. Messier lui avait dit un jour qu'en dépit de la dispersion des locaux à l'époque, «il y avait une volonté réelle des étudiants et des étudiantes à y travailler. Vous avez fait partie des premiers pionniers qui auront cru à la réalisation d'un grand projet.»
M. Massé a rappelé que l'Université avait connu un grand essor «grâce à la volonté réelle d'une poignée de professeurs, de quelques étudiants et d'un personnel de soutien, tous enthousiastes, à faire progresser la cause universitaire en Outaouais.»
L'orateur a ajouté que cet effort concerté devait être guidé plus particulièrement par une personne capable de «vendre l'idée qu'un tel effort commun pouvait mener à un but.»
À son avis, pour coordonner le tout, il fallait que rayonne dans ce milieu «un bras de fer et un coeur tout dévoué à cette cause. M. Jean R. Messier avait cette obsession de faire évoluer ce grand projet dans des conditions qui n'étaient pas toujours faciles.»
Officiel et systématique, voilà deux traits propres au recteur fondateur, selon M. Massé. «L'homme officiel désirait faire en sorte que le cérémonial soit respecté. Il n'y avait pas de demi-mesure. S'adresser à lui obligeait à un certain code d'éthique. Le respect mutuel devait donc passer avant toute chose.»
Quant à son esprit systématique, M. Massé a indiqué qu'il s'agissait «peut-être d'un défaut naturel chez les professeurs de mathématiques. Rien ne devait être laissé au hasard. Pour défendre ses idées, ou pour en faire la promotion, il était nécessaire qu'il puisse faire la démonstration du cheminement logique de sa pensée.»
M. Massé a rappelé que «son intérêt
était sans bornes. Un certain fanatisme pouvait même prendre
place lorsqu'il s'agissait de défendre des idées qui lui étaient
chères, ce qui ne l'empêchait pas d'être très
flexible aussi.»
Raymond Massé a invité son auditoire à s'imaginer «avec quelle fougue cette personne devait défendre non pas des faits accomplis mais des idées futuristes.»
Il a affirmé que les étudiants et les dirigeants ont peut-être concocté sans le savoir une des plus grandes réussites de notre région. «Je ne peux avoir que de l'éloge à l'égard de l'un des plus grands pionniers de cette réalisation.»
Le 26 février dernier, l'Université a aussi exprimé sa reconnaissance à l'endroit des membres du personnel qui comptent un quart de siècle d'ancienneté. Le recteur, Francis Whyte, leur a adressé un message spécial.
Il a d'abord rappelé que c'était la première fois que notre établissement rassemblait un groupe de personnes ayant consacré 25 années de leur vie à bâtir l'UQO. Ce fait «constitue un jalon important de notre courte histoire...»
Il les a identifiées comme pionniers de l'enseignement supérieur en Outaouais, qui «ont tous vécu ces premières étapes, parfois fort difficiles, de la naissance de notre établissement.» Il a traité des changements fréquents de locaux et de bâtiments et de l'absence d'équipements adéquats. Tout était à faire. «...l'improvisation prenait une large part puisque trop d'événements se passaient en même temps.»
Il a cependant souligné qu'à l'époque, «il était facile de regrouper autour d'une même table à peu près tous les membres de la petite communauté... La proximité des individus, peu nombreux au début, créait un esprit de famille...»
Voici la liste de ces pionniers et pionnières, la date de leur entrée en fonction, le poste occupé et le service:
Au cours de la dernière année, un certain nombre de personnes ont pris leur retraite. Cinq d'entre elles étaient présentes à la cérémonie du 26 février.
Le recteur Francis Whyte a de nouveau pris la parole pour cette fois déclarer que ces cinq membres du personnel «constituent un symbole remarquable de la richesse de notre communauté.
«Ils nous rappellent que l'Université ne se bâtit que par les efforts et le dévouement de l'ensemble de son personnel.»
Il a fait la lecture du témoignage rédigé par un collaborateur ou une collaboratrice de la personne retraitée. En voici le contenu.
Raymond Paquin, professeur, Département des sciences administratives,
avril 1998; auteur : Luc Chaput :
«À première vue, l'homme est imposant. Les dimensions physiques impressionnent aussi, mais ce que l'on retient, c'est un large front qui domine son visage. Raymond est chaleureux et il possède un sens profond de l'amitié.
«D'autre part, une visite chez lui révèle une autre facette de l'individu. Le sous-sol de sa maison regorge d'appareils électroniques de toutes sortes. En fait, il maîtrise aussi bien la technologie que les mathématiques ou la philosophie.»
Lise Dumoulin, technicienne en administration, Bureau de la gestion académique, juin 1998; auteure : Lyse Lareau :
«Lise était perçue dans le milieu comme une femme aimant relever continuellement des défis. Son professionnalisme très poussé, son souci d'équité et sa loyauté sont autant de qualités personnelles qui nous attiraient chez elle.
«On se souvient plus particulièrement de son air moqueur lorsqu'elle solutionnait avec brio des problèmes complexes de chiffres ou qu'elle parvenait à défendre son point de vue sur un dossier litigieux.
«Sa volonté était légendaire. Elle a même réussi à terminer son baccalauréat tout en menant de front un combat personnel.»
Gilles A. Quesnel, professeur, Département des sciences administratives, septembre 1998; auteur : Paul Aubry :
«Gilles a toujours été reconnu pour ses nombreuses implications à l'Université et dans le milieu.
«Cependant, la plus grande force de Gilles repose sur le fait que plus que n'importe lequel individu que j'ai rencontré, il est quelqu'un qui est naturellement à l'écoute et qui est très attentif aux besoins des autres. Cette empathie naturelle l'a sans doute accompagné tout au long de sa carrière.»
Gilles Hayes, menuisier-ébéniste, Service de l'équipement, octobre 1998; auteur : Gilles Côté :
«Gilles, menuisier et ébéniste, accomplissait son travail d'une manière efficace et professionnelle. Sa localisation au sous-sol du pavillon Lucien-Brault renforçait sûrement sa très grande discrétion.
«Par ailleurs, ne vous fiez pas aux apparences. Quelquefois, certains d'entre nous ont eu droit à ce regard et à ces paroles qui disaient tout. Bonne retraite Gilles, de tous ceux et celles à qui tu as rendu de précieux services au cours des six dernières années.»
Soulignons que la cinquième personne retraitée présente à la cérémonie du 26 février était Jean R. Messier, à l'égard duquel l'UQO a réservé des témoignages spéciaux, relatés plus haut dans le présent article. M. Messier, qui était professeur au Département des sciences comptables, a pris sa retraite en janvier 1999.
Gilles Trudeau, directeur de l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal, prononcera une conférence le jeudi 18 mars 1999 à 18 h 30. Cette activité se déroulera au local A-0114, près de la cafétéria, au pavillon Lucien-Brault. Le conférencier traitera du thème suivant : «Globalisation des marchés et droit du travail».
Pour obtenir des renseignements complémentaires, il suffit de s'adresser au professeur Denis Harrisson, du Département de relations industrielles, au numéro 595-3900, poste 1778.
«Beaucoup!!!» Telle a été la réponse formulée spontanément par le professeur Wojtek J. Bock lorsqu'il a été invité récemment à dire ce que représente pour lui l'obtention du Prix d'excellence en recherche de l'année 1998.
L'Université du Québec à Hull (UQO) le lui a décerné lors de la cérémonie de la Collation des grades de l'automne dernier. La remise de cet honneur en était à sa première édition.
Pour le professeur Bock, cette reconnaissance officielle vient effacer en quelque sorte le sentiment d'avoir été un peu marginalisé dans le passé.
«Au moment de mon arrivée à l'UQO, au milieu des années 80, les activités de recherche n'avaient pas encore pris l'importance et obtenu les reconnaissances officielles qu'elles ont acquises au fil des ans.
«De plus, mes travaux aussi étaient un peu marginalisés puisque mes champs d'intervention ne s'inscrivaient pas à l'époque dans la ligne du courant dominant de l'UQO en matière de développement de la recherche.»
L'universitaire hullois a indiqué que «la situation m'a d'abord déçu mais ce sentiment s'est progressivement estompé suite aux succès qui se multiplièrent et aux signes de reconnaissance qui émanèrent d'organismes externes.»
Pour le professeur Bock, la création du Prix d'excellence en recherche «confirme que l'UQO change, qu'elle prend un certain virage dans la valorisation des activités académiques des professeurs.»
Wojtek J. Bock est arrivé à l'Université du Québec à Hull le 1er mars 1985. Dès l'année suivante, il a créé le Laboratoire d'optoélectronique industrielle dont il dirige encore les destinées. C'est d'ailleurs à l'intérieur de cette structure qu'il a mené la très grande majorité de ses travaux, avec la collaboration de ses assistants de recherche.
Au fil des ans, le Laboratoire a favorisé non seulement l'avancement des travaux de recherche à l'UQO mais aussi la formation d'étudiants et d'étudiantes aux cycles supérieurs. Il a accueilli plusieurs stagiaires postdoctoraux.
Au cours des cinq dernières années, le professeur Bock a reçu plus de 1 250 000 $ en subventions. Elles provenaient principalement de grands organismes subventionnaires comme le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du Canada et le Fonds pour la formation de chercheurs et l'aide à la recherche (FCAR).
Durant la même période, il a contribué à plus de 70 articles dans des revues scientifiques et dans des comptes rendus de conférences; il est aussi devenu titulaire de trois brevets d'invention.
Wojtek J. Bock a été l'instigateur de plusieurs équipes multidisciplinaires. Il a facilité le rapprochement de plusieurs chercheurs, tant universitaires qu'industriels.
Ses collaborateurs et collaboratrices se retrouvent notamment à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), à l'Institut de physique de la Polytechnique de Varsovie, en Pologne, à l'Université Queen's à Kingston, en Ontario, de même qu'au sein du Groupe des systèmes photoniques du Conseil national de recherche du Canada (CNRC) à Ottawa.
Des compagnies allemandes et canadiennes collaborent aussi avec le professeur Bock.
Wojtek J. Bock est un chef de file dans le domaine des senseurs ou capteurs qui utilisent la technologie de la fibre optique. Il axe ses travaux de recherche sur le développement de solutions pratiques à des problèmes concrets de mesures industrielles.
Diverses entreprises du monde industriel peuvent se servir des instruments qu'il a élaborés pour mesurer des paramètres technologiques et environnementaux.
Ces instruments, qui fournissent des solutions novatrices, se caractérisent par une grande sensibilité. Ils présentent des qualités spécifiques comme une grande résistance aux conditions extrêmes et une insensibilité totale aux interférences électromagnétiques.
Wojtek J. Bock a indiqué que la période des cinq dernières années a notamment été marquée par la publication de plusieurs articles dans les meilleures revues du monde.
En outre, les chercheurs hullois de son secteur ont vu leurs textes être cités à près de 80 occasions par des collègues de l'extérieur. «Nous avons fait des progrès fondamentaux dans certains domaines et d'autres chercheurs nous citent comme références dans leurs propres documents.
«Pour nous, c'est une reconnaissance très objective puisqu'elle vient de pairs. Nous voyons que nous faisons des choses qui sont d'un intérêt pour les autres.»
Mais pour Wojtek J. Bock, l'un des succès les plus importants a été l'obtention d'une subvention de partenariat en provenance du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) et du Conseil national de recherche du Canada (CNRC).
Le professeur Bock a expliqué que, dans le cadre de ce projet, lui et son équipe avaient suivi un cheminement de développement logique. «Nous avons commencé par l'étude de certains phénomènes physiques de base, qui peuvent influencer la mesure de certains paramètres, tels que la pression statique et dynamique, la température et les contraintes mécaniques.
«Nous sommes par la suite passés à des éléments plus appliqués, qui touchent par exemple à la construction de dispositifs et de systèmes de mesure.
«Maintenant, nous nous dirigeons progressivement vers la construction de grands systèmes de dispositifs. Ils peuvent comprendre 16 ou 32 senseurs, qui sont connectés par des fibres optiques et qui forment un système intégré. Cette construction demande beaucoup de travail du point de vue de l'intégration des logiciels et du matériel.»
Le professeur Bock a souligné que le projet porte plus spécifiquement sur le développement de systèmes de réseaux de mesure et de contrôle au moyen de la fibre optique. Ils serviront à des applications pratiques, notamment pour des mesures de stress dans des bâtiments et des barrages hydroélectriques de même que sur des ponts.
Le professeur Bock travaille en ce moment à trois projets regroupés à l'intérieur d'un programme de recherche. Les diverses parties sont financées de façon complémentaire par différents organismes subventionnaires.
Wojtek J. Bock a précisé que le programme de recherche porte sur le développement de nouveaux senseurs ayant la fibre optique comme mode de transmission et de nouveaux systèmes de démodulation, dont la fonction principale sera de lire les informations générées par les senseurs.
«Nous tentons également de trouver des façons de multiplexer les senseurs, c'est-à-dire d'incorporer le plus grand nombre possible de dispositifs à l'intérieur d'un système, qui soit le plus complètement indépendant.
«Nous voulons en outre tenter de lire l'information générée par 16 senseurs différents à partir d'une seule source optique et d'un seul système de détection. Lorsque chaque capteur nécessite sa source et son détecteur, le système devient beaucoup plus coûteux.»
Le professeur Bock a précisé que son équipe vise de plus en plus à identifier des applications pratiques.
«Nous en avons déjà trouvé quatre. Dans nos laboratoires, nous avons construit à deux occasions des instruments qui ont été installés à bord d'un pétrolier canadien, le M. V. Irving Arctic, qui navigue dans les eaux froides de l'Arctique. Ils servent à mesurer, à partir du pont de commande, la pression exercée par le mazout pendant le chargement et le déchargement.»
Le chercheur hullois indique que les méthodes utilisées en ce moment sont très anciennes. «Normalement, la pression est mesurée par des méthodes hydrostatiques. Dans des conditions de très basses températures, les lignes de transmission entre l'immense réservoir et le poste de mesure gèlent, entraînant ainsi des lectures totalement erronées.
«Par contre, le froid n'affecte pas la transmission qui se fait au moyen d'un capteur qui est branché directement sur l'immense réservoir de mazout et relié par câbles optiques au module de détection installé dans une cabine.»
Les instruments élaborés par l'équipe du professeur Bock ont également été adoptés par une compagnie allemande qui est l'un des plus grands fabricants d'équipement de mesure pour le génie civil dans le monde.
En avril 1997, l'entreprise les a intégrés dans deux systèmes prototypes dont la fonction est de mesurer la pression des rochers dans une mine de sel en Allemagne. Le gouvernement se sert de ses diverses galeries pour le stockage de déchets nucléaires.
«Il est important que les différents supports de la construction soient solides. Une catastrophe pourrait avoir de lourdes conséquences. La compagnie a installé plusieurs systèmes de mesure, y compris le nôtre; elle pourra ainsi évaluer sa performance, comparativement à celle des autres moyens utilisés. Une nouvelle série d'instruments seront mis en place prochainement.»
Le professeur Wojtek J. Bock est reconnu par la communauté scientifique internationale. Il est très actif au sein de la Instrumentation and Measurement Society (IMS), l'une des quelque 40 sociétés savantes de l'Institute of Electrical and Electronic Engineers (IEEE). C'est la plus grande association d'ingénieurs au monde, avec ses 380 000 membres.
En 1997, il a présidé la conférence internationale annuelle de la IMS qui a eu lieu à Ottawa. «Elle a été un grand succès sur le plan scientifique, avec une participation record de 400 personnes en provenance d'une quarantaine de pays.
«Elle a permis à notre université de jouir d'un grand rayonnement et d'une importante visibilité. La préparation de l'événement a nécessité trois années de travail. Cette activité se déroule dans un pays différent à chaque année. C'était la première fois qu'elle se tenait au Canada.»
En novembre 1997, il a été élu membre du bureau de direction de l'IMS. Il est en outre rédacteur associé de la revue scientifique américaine IEEE Transactions on Instrumentation and Measurement.
Wojtek J. Bock est directeur du Département d'informatique de l'UQO depuis presque deux ans. À ce propos, il a déclaré que la gestion départementale est une expérience que devrait vivre chaque membre du corps professoral.
«Quand tu es professeur, tu vois les choses de façon plus étroite. Assumer la direction te donne une image de la vie départementale dans son ensemble. Tu vois les lacunes et les forces. En somme, la perspective est complètement différente.»
En tant que directeur de département, il se dit ouvert et disponible. «J'essaie le plus souvent possible d'échanger avec ma quinzaine de collègues, d'aborder avec eux les problèmes auxquels ils sont confrontés.»
Comme professeur, au nouveau baccalauréat en génie informatique, il dispense les cours qui ont trait à l'électronique, y compris la communication par fibres optiques. Auparavant, son enseignement touchait presqu'exclusivement aux mathématiques. Il souhaite pouvoir enseigner à la future maîtrise en technologie de l'information qui sera offerte sous peu par l'UQO.
Mais comment Wojtek J. Bock arrive-t-il à trouver une place dans son agenda pour l'ensemble de ses activités de chercheur, professeur et gestionnaire???
«C'est très difficile», souligne-t-il tout de go, tout en ajoutant que c'est une question de choix. Il cite l'exemple de la recherche «où tu es aussi obligé de choisir ton mode de fonctionnement.
«Tu peux travailler seul en laboratoire pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, pour ne connaître finalement aucun résultat palpable parce que l'expérience ne fonctionne pas bien ou parce qu'il y a des problèmes d'ajustement.
«Tu peux aussi choisir d'engager des assistants de recherche qui vont s'occuper des contraintes temporelles. Tu peux alors commencer à voir le programme de recherche dans son ensemble plutôt que de t'arrêter aux petits projets qui le composent.
«Tu commences alors à fonctionner à un deuxième niveau, soit celui des généralités; tu ne peux plus entrer dans tous les détails. Tu y gagnes cependant à ce mode de fonctionnement. Cela t'offre l'occasion d'aborder les choses dans une perspective beaucoup plus large.»
Un autre moyen qu'utilise le professeur Bock pour gérer son agenda est sa lutte féroce pour diminuer le nombre de réunions. «Ce sont d'énormes voleuses de temps.»
En dépit d'un horaire fort chargé, il arrive quand même à trouver du temps pour lire et écrire. De plus, il ne rate jamais l'occasion de prendre une bonne tasse de café, une autre de ses activités préférées.
Wojtek J. Bock a indiqué que, malgré ses journées bien remplies, il est encore vivant parce qu'il a trouvé deux moyens de décrocher et de se détendre.
Il y a d'abord la marche en forêt, en compagnie de sa chienne berger allemand de quatre ans, entièrement noire.
Son premier passe-temps demeure cependant la pêche. Il aime taquiner le saumon et la truite. En septembre 1998, à Port Hope, à 100 km de Toronto, il a pêché un saumon de 14 kilos (voir la photo ci-dessous, pour les incrédules?!?).
Même s'il n'a pas remporté de prix, il aurait fallu une prise doublement plus lourde, le professeur Bock s'est réjoui de rapporter une belle pêche.
Nous pouvons dire, en conclusion, que la vie de Wojtek J. Bock ne tient qu'à deux fils, à la fibre optique dans son travail et à la fibre en nylon dans ses loisirs!!!
«L'estime de soi et les valeurs personnelles», tel est le thème du dixième livre que vient de publier Jean Gervais dans la collection «Dominique» chez Boréal Jeunesse. Le volume a pour titre Le Concours. L'auteur est professeur au Département de psychoéducation de l'Université du Québec à Hull (UQO).
Comme pour les autres livres de la série, Le Concours expose aux lecteurs et lectrices du primaire, ainsi qu'à leurs parents, un problème vécu par de nombreux enfants. La situation, exposée à l'aide d'une histoire réaliste, est suivie de conseils pratiques spécialement destinés aux parents.
Le professeur Gervais précise que son nouvel ouvrage «traite de l'esprit de compétition qui vient gâcher trop souvent la vie des jeunes.»
Il indique qu'il veut aider «parents et éducateurs à réfléchir sur les attentes qu'ils imposent aux enfants et sur les meilleures façons de leur permettre de s'épanouir au milieu de leurs pairs.»
Il ajoute qu'il remet également en question certaines croyances à l'effet que les enfants les plus adaptés ont nécessairement une très haute estime d'eux-mêmes. «Certains enfants de par leur tempérament auront en effet souvent tendance à se déprécier quoiqu'on fasse.»
Jean Gervais précise que son nouveau livre renferme divers enseignements. «Accorder trop d'importance aux critiques des autres et s'autocritiquer négativement diminuent la confiance dans ses propres capacités et conduisent à l'inaction.
«Toute personne possède des capacités, des qualités et des aptitudes particulières. Les personnes les plus appréciées sont celles qui, en plus d'utiliser leurs capacités, font valoir celles des autres.»
Dans l'esprit des autres livres de la collection, le récit sert à la fois à informer les enfants et à appuyer des activités d'échanges et de développement visant leur développement personnel.
«Ces activités sont regroupées au profit des enseignantes, des enseignants, des éducatrices et des éducateurs dans le guide pédagogique intitulé Des histoires pour se comprendre.» Le document a été publié récemment par le Centre franco-ontarien des ressources pédagogiques.
Les neuf autres livres de la collection «Dominique» sont les suivants :
Lors de la dernière édition du Concours d'excellence en relations industrielles, du 27 au 30 janvier dernier, la délégation de l'UQO s'est classée deuxième pour la moyenne par établissement. Elle a été devancée par celle de l'Université Laval, où avaient lieu les épreuves. L'Université de Montréal est arrivée troisième. Ce concours est une occasion unique pour les personnes participantes de démontrer leurs habiletés et leurs aptitudes lors de compétitions. Les épreuves portent sur les cinq domaines de la discipline des relations industrielles, soit l'arbitrage des griefs, la gestion des ressources humaines, la négociation collective, les politiques publiques du travail de même que la santé et la sécurité au travail.
Au classement final des 12 équipes, l'équipe hulloise composée de Yves Beaupré, Tammy Bellefleur, Nicholas Claveau et Hugues Moniz a monté sur le podium après s'être classée troisième.
L'équipe formée de Camille Chiasson, Manon Damboise, Nicholas Gosselin et Dominique Nadeau est arrivée cinquième et celle de Isabelle Doucet, Jonathan Salois, Daniel Trépanier et Annie Vigneault, huitième.
Dans la partie des débats, les équipes hulloises ont décroché la première et la troisième places en «Politiques publiques», deuxième dans la catégorie «Négociation collective» ainsi que troisième, quatrième et sixième aux «Cas en gestion des ressources humaines».
Aux examens de décembre 1998 de l'Ordre des comptables généraux licenciés (CGA), les candidates et les candidats en provenance de l'UQO ont obtenu des résultats intéressants. La professeure Diane Bigras (Sciences comptables) a souligné certains faits importants de ce dernier exercice.
Parmi les universités québécoises qui présentaient sept candidatures et plus, l'UQO est arrivée au deuxième rang en «Comptabilité financière» (FA4). À cet examen d'ailleurs, les 22 candidates et candidats de l'UQO ont réussi l'épreuve dans une proportion de 86 %, le taux québécois étant de 83 % et le taux canadien de 71 %. De plus, deux étudiants et une étudiante de l'UQO se sont classés parmi les cinq meilleurs au Québec et les dix meilleurs au Canada. En «Comptabilité financière» (FA4), l'étudiant Pierre-Yves Daoust a obtenu la note de 92 %, ce qui l'a placé 4e ex aequo au Québec et 8e ex-aequo au Canada.
En «Vérification de gestion» (MU1), l'étudiante Élise Gratton, avec une note de 86 %, a pris le 5e rang ex aequo au Québec et le 8e ex aequo au Canada. En «Fiscalité» (TX2), l'étudiant Fouad-Henri Roumi, avec une note de 83 %, a pris le 5e rang au Québec et le 6e au Canada.