JOURNAL DE L'UNIVERSITÉ
DU QUÉBEC A HULL
(Volume 10, numéro
3 le 9 novembre1998 )
La pensée du mois...
«C'est parfois au moment où une situation semble à toute extrémité que les efforts accumulés donnent leur fruit, et le bonheur, dont on se prenait à douter, éclôt brusquement devant mes yeux..» Le livre du Bonheur», de Marcelle Auclair.
L'édition 1998 de la Collation des grades de l'Université du Québec à Hull (UQO) a eu lieu le samedi 31 octobre 1998 au Palais des congrès de Hull. Lors de cette cérémonie, plus de 300 personnes ont reçu un diplôme universitaire des mains du recteur Francis Whyte.
À cette même occasion, l'université outaouaise a décerné deux doctorats honoris causa et deux Prix d'excellence à des professeurs. En outre, elle a remis deux Médailles du Gouverneur général du Canada de même que 11 Mentions d'excellence du Doyen à des finissants et des finissantes.
L'Université du Québec à Hull a attribué le titre de docteur honoris causa à deux citoyennes de la région de l'Outaouais, mesdames Géraldine Hutton et Claudine Simson.
Native d'Ottawa, Géraldine Hutton est diplômée en nursing et en gestion. Elle possède une vaste expérience dans le domaine de la santé et des services sociaux. Infirmière de profession, elle a occupé des postes de cadre en milieu hospitalier ainsi que dans un centre local de services communautaires (CLSC).
Mme Hutton est mieux connue pour la fonction de directrice générale qu'elle a occupée pendant près d'une quinzaine d'années, d'abord au Conseil régional de la santé et des services sociaux de l'Outaouais et, à compter de 1992, à la Régie régionale de la santé et des services sociaux de l'Outaouais, qui lui a succédé. C'est durant cette période qu'elle a assumé un rôle de leadership dans le rapatriement des résidents de la rive québécoise qui allaient se faire soigner en Ontario.
Même si elle a pris sa retraite en 1997, Géraldine Hutton demeure active comme consultante. Avec les personnes qui font appel à ses services, elle partage les expériences qu'elle a vécues professionnellement dans son champ de compétence.
D'origine française, Claudine Simson s'est établie à Ottawa en 1978. Ingénieure en génie électrique et titulaire d'un doctorat en physique des semi-conducteurs, elle est aujourd'hui vice-présidente, Recherche externe et propriété intellectuelle, chez Nortel Networks, autrefois Nortel (Northern Telecom). Elle a, au sein de l'entreprise et au fil des ans, occupé successivement des postes de recherche et de direction de haut niveau.
Mme Simson est professeure adjointe à l'Université de Toronto. Elle est membre du Conseil des gouverneurs de l'Université Carleton et présidente du Conseil consultatif de l'École d'ingénierie et de technologie de l'information de l'Université d'Ottawa. De plus, elle est membre du Conseil consultatif du Président de l'Université Carleton, de l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et de la Georgia Tech University à Atlanta.
Claudine Simson siège au Conseil d'administration du Conseil national de recherches du Canada ainsi qu'au Conseil consultatif des sciences et de la technologie, rattaché au bureau du Premier Ministre du Canada, et à la Fondation de recherche et développement de l'Ontario.
L'Université du Québec à Hull a décerné des Prix d'excellence à deux professeurs.
Le Prix d'excellence annuel est destiné à un membre du corps professoral qui, au cours de la dernière année, s'est distingué pour l'ensemble de ses réalisations. Le récipiendaire cette année a été le professeur Renaud Paquet, du Département de relations industrielles. Il a reçu une plaque commémorative de même qu'une bourse de 2000 $ qui sera versée dans un fonds de développement académique.
Par ailleurs, l'UQO a accordé pour la première fois le Prix d'excellence en recherche. Il sera remis, à tous les trois ans, à un membre du corps professoral dans le but de souligner sa contribution en tant que chercheur au cours des cinq dernières années. En 1998, cet honneur a été décerné au professeur Wojtek J. Bock, du Département d'informatique. Lui aussi a reçu une plaque commémorative de même qu'une bourse de 5000 $ qui sera versée dans un fonds de développement académique.
Les Médailles du Gouverneur général du Canada sont des distinctions qui soulignent l'excellence des performances académiques. Cet honneur est accordé à une personne finissante qui a obtenu les meilleurs résultats tout au long de son programme d'études.
La Médaille d'argent est réservée aux programmes de baccalauréat. La récipiendaire cette année a été Chantal Perreault, une étudiante au baccalauréat au préscolaire et d'enseignement au primaire. La Médaille d'or est réservée aux programmes de maîtrise. Elle a été décernée en 1998 à Nathalie Madore, une étudiante à la maîtrise en éducation (profil avec mémoire).
Une dizaine de finissants et de finissantes se sont particulièrement démarqués par la qualité des résultats obtenus dans leur programme respectif. Ils ont reçu la Mention d'excellence du Doyen.
Les récipiendaires ont été :
La Collation des grades de l'Université du Québec à Hull a pour but de souligner le succès des personnes qui ont complété un programme d'études chez elle.
Cette année, elles forment un groupe de 1143 étudiants et étudiantes, dont 1007 au premier cycle et 136 aux cycles supérieurs, ce qui porte à plus de 19 200 le nombre de diplômes délivrés jusqu'à ce jour par l'UQO.
Le 3 septembre, lors de la Rentrée 1998, l'Université du Québec à Hull (UQO) a décerné pour la première fois de son histoire un total de 56 bourses d'admission de 500 $ chacune.
Les récipiendaires sont des étudiantes et des étudiants de première année inscrits à temps complet dans une quinzaine de programmes de baccalauréat.
Le choix des boursières et des boursiers s'est fait en fonction du rendement scolaire obtenu durant leurs études collégiales.
Baccalauréat en relations industrielles :
Caroline Viola.
Baccalauréat en administration :
Marilou Duguay, Céline St-Onge, Julie Cardinal et Guy Mongrain.
Baccalauréat en psychologie :
Marie-Aude Boislard-Pépin, Mélanie Bouchard, Patricia Cham,
Mylène Pilon, Marie-Ève Girard et Mélissa Pouliotte.
Baccalauréat en sciences comptables :
Carolyne Lupien, Mélanie Pelletier, Julie Salois, Simon Beauregard,
Sonia Duguay, Mylène Hébert, Paul Antoine Jetté et
Mario Labelle.
Baccalauréat en travail social :
Claudine Bilodeau, Geneviève Courchesne et Sonya Lahaie.
Baccalauréat en psychoéducation :
Claudine Quessy.
Baccalauréat en informatique :
Étienne Labrie, Nadia Modéry et Lyne Moreau.
Baccalauréat en sciences sociales :
Chantal Poirier.
Baccalauréat en traduction et en rédaction :
Karine Bigras et Nadine Simard.
Baccalauréat en sciences infirmières :
Louise Bédard, Christine Lafleur et Marie-Ève Lamontagne.
Baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement
primaire :
Nadine Archambault, Véronique Frenette, Cynthia Lévesque,
Dominique Lévesque, Emmanuelle Mercier, Virginie Morel, Chantal Mongeon,
Marie-Ève Therrien, Christiane Dubé, Monica Fournier, Tania
Laurin et Michelle Pouliot.
Baccalauréat en enseignement secondaire :
Christiane Auger, Julie Couture, Caroline Dubois, Caroline Malo, Caroline
Marion et Isabelle Thibodeau.
Baccalauréat en enseignement des arts visuels :
Anne Laflamme.
Baccalauréat en arts et en design :
Kathleen Boisvert, Kacinia Ehlers, Mylène Lauzon et Jonathan Privé.
Baccalauréat en génie informatique :
Philippe Venne.
L'UQO a profité de la cérémonie de la Rentrée 1998 pour accueillir les nouveaux membres de son personnel.
Le 21 octobre dernier, l'Université du Québec à Hull (UQO) a procédé au lancement de son Centre d'innovation et d'entrepreneuriat, un projet soutenu par la campagne de financement «La force du savoir» de la Fondation de l'UQO. Par cette initiative, l'université outaouaise démontre son désir d'apporter sa contribution au développement de l'entrepreneuriat dans la région. Elle souhaite en outre offrir un cadre dans lequel pourra s'épanouir l'esprit entrepreneurial des étudiants et des étudiantes de même que des personnes récemment diplômées, tout en favorisant la création d'entreprises novatrices. La mise sur pied du Centre traduit la volonté de l'UQO de s'adapter aux nouvelles réalités du marché du travail en offrant des services qui répondent aux besoins de sa population étudiante. Elle désire aussi mettre ses ressources professorales et ses compétences à contribution pour le développement économique régional. Les activités du Centre, qui relèveront du Bureau de liaison université-milieu (BLUM), s'inscriront à l'intérieur de trois secteurs d'intervention.
Les services de support, accordés aux étudiants et aux étudiantes provenant de toutes les disciplines de formation de même qu'aux personnes diplômées depuis peu, seront destinés au démarrage d'entreprises. Des activités d'animation, de formation, de mentorat et de référence seront graduellement mises en place à leur intention. Elles auront pour but de favoriser l'émergence et la concrétisation de projets issus de leur propre initiative. Quatre groupes d'étudiants et d'étudiantes sont présentement inscrits au Centre d'innovation et d'entrepreneuriat de l'Université.
Le Centre évaluera les besoins de formation des diverses personnes-ressources qui interviennent dans le domaine de l'entrepreneuriat et du développement économique. Pour y répondre, il se propose de développer un programme sur mesure visant à les appuyer dans leurs interventions.
Le Centre souhaite aussi appuyer la région dans ses efforts de diversification. À cette fin, il réalisera des recherches et des études de préfaisabilité dans des secteurs à haut potentiel de développement économique. Le Centre d'innovation et d'entrepreneuriat est le fruit d'alliances entre l'Université et son milieu. En effet, cette initiative voit le jour grâce à un fonds de dotation pour la promotion de l'entrepreneuriat auquel ont souscrit plusieurs partenaires de la région dans le cadre de la campagne de financement «La force du savoir» de la Fondation de l'UQO. Au terme d'une année de campagne, ce fonds, dont seuls les intérêts seront utilisés, a dépassé les 300 000 $. La Société de diversification économique de l'Outaouais (SDÉO), l'Opération Diversification économique régionale (ODÉR), la Banque Nationale du Canada, la Banque Toronto-Dominion et la Banque Canadienne Impériale de Commerce (CIBC) sont au nombre des partenaires économiques importants de la région qui appuient le projet. MM. Eugène Tassé et Maurice Marois, hommes d'affaires bien connus en Outaouais, apportent aussi un généreux soutien financier. L'Association générale des étudiants et des étudiantes de l'UQO (AGE) et plusieurs individus ont également contribué au Fonds de dotation pour la promotion de l'entrepreneuriat et de l'innovation. Le Centre d'innovation et d'entrepreneuriat de l'UQO ne désire pas faire cavalier seul. Il souhaite se développer en étroite collaboration avec le milieu et les différents acteurs voués à la promotion de l'esprit entrepreneurial et au développement économique de la région.
Implanté à l'automne 1993, le baccalauréat en sciences infirmières, formation initiale, fait toujours partie de la brochette des programmes d'études de l'Université du Québec à Hull (UQO).
Son avenir semblait plutôt incertain en début de 1998, compte tenu de l'évolution qu'avait connue ce champ disciplinaire au cours des deux années antérieures.
L'effectif étudiant avait chuté. De plus, les autorités gouvernementales caressaient d'autres visées pour les établissements universitaires dispensant un enseignement dans le domaine; la formation initiale ne serait plus offerte à l'université.
La professeure Francine Major, du Département des sciences infirmières de l'UQO, a indiqué qu'en pleine tourmente, à la mi-mars 1998, la direction de l'université outaouaise, dans le but de bien faire connaître sa position dans le dossier, avait pris la ferme décision de maintenir ce programme ouvert en y acceptant de nouvelles admissions.
La professeure Major a indiqué que tous les programmes en sciences infirmières dispensés au Canada ont enregistré, depuis l'automne 1996, une baisse assez draconienne des inscriptions ainsi qu'une diminution, moins marquée cependant, du côté des demandes d'admission.
L'universitaire hulloise a souligné que plusieurs facteurs particuliers ont influencé la décroissance au Québec. Le plus connu a trait aux conséquences du virage ambulatoire.
«Puisque les gens allaient demeurer moins longtemps à l'hôpital et intégrer plus rapidement leur domicile, on a conclu qu'il y aurait un moins grand besoin d'infirmières dans les centres hospitaliers.
«Et, parce que 80 % des infirmières pratiquaient encore dans les hôpitaux, l'attrait pour la profession et, par conséquent, pour la formation dans le domaine, n'était plus très fort.»
Francine Major a précisé qu'on avait cependant omis de dire qu'une fois les personnes convalescentes de retour dans leur milieu, «il faudrait augmenter les services en santé communautaire et que, dans ce domaine, on avait besoin d'infirmières capables de gérer toutes les situations de soins.
«Pour arriver à cette fin, il leur serait nécessaire d'acquérir de plus en plus de connaissances que pourrait leur transmettre l'université.
«Mais, la perception du besoin en santé communautaire ne s'est pas rendue dans le public. Les jeunes, avant de choisir une carrière, n'ont pas nécessairement vu les possibilités à ce moment-là.»
Un autre facteur qui a également contribué à la décroissance a été l'imposition, à partir de l'automne 1996, de contingentements dans les programmes collégiaux et universitaires en sciences infirmières.
Cette décision a fait baisser les effectifs étudiants d'un ordre allant jusqu'à 50 % dans les collèges et 20 % dans les universités. Compte tenu du nombre restreint de places, les étudiantes et les étudiants potentiels ont donc préféré choisir d'autres carrières.
«Parmi les facteurs, il y a aussi les conditions actuelles de pratique. L'analyse des situations de santé est de plus en plus complexe dans un contexte où les décisions sont cruciales pour la qualité de vie de clientèles vulnérables.
«Les interventions qui en découlent doivent s'appuyer sur une solide base de connaissances et d'habiletés dans un environnement qui développe l'adaptation et l'autonomie.
«En outre, les conditions de travail sur appel ne favorisent pas la continuité des soins entre les divers services concernés alors que cette dernière est un des piliers de l'efficacité des soins.
«Certaines infirmières sont en congé de maladie alors que d'autres ont volontairement réduit leurs heures de travail afin de ne pas s'épuiser à long terme.
«Il y en a d'autres qui ont carrément décidé de réorienter leur carrière, ne souhaitant plus travailler dans un domaine qu'elles estiment trop exigeant.
«Dans un tel contexte, celles qui restent écopent de tout le fardeau. Voilà un portrait qui ne favorise aucunement l'arrivée de nouvelles recrues dans les rangs.»
En mars 1998, le gouvernement du Québec a présenté de nouvelles orientations relatives à l'enseignement des soins infirmiers. À toutes fins pratiques, il n'y aurait plus de formation initiale à l'université.
«Aux termes de ces orientations, une personne titulaire d'un diplôme d'études collégiales (DEC) en soins infirmiers recevrait à l'université une formation de perfectionnement ou de spécialité, sous la forme de cours d'appoint; il ne serait nullement question d'un baccalauréat.»
Le gouvernement voulait, qu'après l'obtention de son DEC préuniversitaire, la personne poursuive au collège une espèce de propédeutique en soins infirmiers, qu'elle se présente aux examens de l'Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec et que, par la suite, elle entre à l'université pour de la spécialisation ou du perfectionnement.
Face aux pressions exercées par le milieu, les autorités gouvernementales changèrent de discours dans le mois qui suivit l'annonce de leurs intentions.
«Le ministère de l'Éducation réitérait sa position, tout en laissant certaines ouvertures. Les partenaires concernés, dont les universités, seraient consultés; nous ne l'avions pas été lors de l'élaboration des premières orientations.
«Le cheminement projeté par le gouvernement ne tenait aucunement compte du lien qui existe entre les premier, deuxième et troisième cycles.
«Dans nos échanges, nous avons réussi à faire comprendre aux décideurs qu'il y a, à l'université, un cursus complet comprenant trois cycles.
«Si on l'acceptait, y compris le premier cycle, les conditions d'admission en sciences infirmières ne devaient pas être différentes de celles qui régissent les autres disciplines. Il y avait donc lieu d'avoir un accès direct à l'université après un DEC préuniversitaire.»
Francine Major a indiqué que l'Université du Québec à Hull avait investi énormément dans ce programme depuis son implantation en 1993.
«On récolte maintenant des fruits en termes de finissants et de finissantes qui commencent à influencer la pratique dans les divers milieux de la région, tout comme c'est le cas avec leurs collègues qui ont obtenu un bac à la suite d'un diplôme en techniques de soins infirmiers.
«En outre, en cette cinquième année du programme, et pour la première fois, la majorité des demandes d'admission proviennent de l'Outaouais. Ce n'était donc pas une bonne idée d'arrêter les opérations.»
La professeure du Département des sciences infirmières a ajouté que «c'est bien de rester en piste en formation initiale. Souvent, les étudiantes et les étudiants qui s'y inscrivent vont par la suite continuer aux deuxième et troisième cycles.»
Elle a souligné que «notre discipline est en pleine évolution. Cesser la formation initiale à l'université, c'était comme nous couper l'herbe sous le pied complètement.
«Ça fait 40 ans qu'il y a une formation universitaire de premier cycle en soins infirmiers. Cela ne faisait aucun sens de l'interrompre.»
En guise de conclusion, la professeure Francine Major a déclaré qu'il reste encore beaucoup de choses à faire.
«Il importe de développer, à la grandeur du Québec, des programmes de premier cycle en sciences infirmières qui répondent aux besoins de l'avenir et non pas seulement aux besoins d'ici et de maintenant.»
«L'une des forces de la maîtrise en travail social de l'Université du Québec à Hull (UQO) réside dans le fait que le corps professoral est formé de professionnels.
«Il regroupe des gens qui ont une expérience concrète de travail, qui connaissent le milieu d'intervention et qui sont capables d'aborder les questions théoriques pour l'utilité qu'elles ont dans notre pratique.»
Voilà en quels termes l'étudiant Patrick Duguay a commenté le programme d'études supérieures dans lequel il chemine en ce moment.
«Le lien entre recherche et pratique, qui est un angle particulier de la maîtrise, est, à mon avis, très bien développé. Pour moi personnellement, cela me permet d'avoir une vision beaucoup plus globale du développement social.
«La formation mène à l'acquisition d'aptitudes qui favorisent la planification. J'arrive à très bien saisir les enjeux de nos pratiques et des politiques sociales qui nous influencent. Ainsi, par mes études, je suis très au fait, ce qui me rend très efficace dans la négociation avec les pouvoirs publics.»
L'étudiant à la maîtrise de l'université outaouaise a souligné que lui et ses collègues font partie du réseau de la recherche à l'UQO. «Nous y développons des contacts et y échangeons des informations qui sont extrêmement utiles pour notre intervention.»
Patrick Duguay travaille avec la Chaire de recherche en développement communautaire (CRDC) de l'Université du Québec à Hull. «Elle est un atout pour les intervenants du milieu qui l'attendaient depuis longtemps.
«Grâce à elle, nous avons en Outaouais un carrefour où on peut aller se ressourcer. Elle offre de nombreux séminaires de réflexion.»
Patrick, qui est directeur du Projet de relance économique et sociale de quartier (PRESQ), à Buckingham, a indiqué que le PRESQ avait, au cours de la dernière année, réalisé plusieurs activités avec la chaire de recherche de l'UQO, notamment des séminaires conjoints.
«Les échanges à ces occasions nous ont permis d'être beaucoup en lien au niveau de la réflexion autour de nos pratiques. Plusieurs dizaines d'intervenants et d'intervenantes dans le milieu y ont participé. À mon avis, ils ont pu eux aussi y acquérir une vision plus globale de leur intervention en comparant ce qui se fait ici et ce qui se fait ailleurs.»
L'étudiant à la maîtrise a souligné que la réflexion sur les pratiques permet de «prendre de la distance face au quotidien dans le but ultime d'optimiser l'impact de nos interventions.»
Le directeur du PRESQ a ajouté que le lien de réflexion constitue une grande richesse. «C'est un des facteurs qui devrait permettre à l'histoire du développement économique communautaire et de l'économie sociale en Outaouais de connaître un succès. Nous vivons du support au plan de la réflexion aussi, pas seulement au plan de l'action.»
Patrick Duguay est un étudiant à la maîtrise en travail social de l'Université du Québec à Hull depuis 1996; il a choisi l'axe «développement local». Il fait partie de la première cohorte à s'inscrire à ce programme d'études supérieures lancé il y a deux ans. Il a précisé qu'il a «un intérêt particulier pour le développement des entreprises dans le champ de l'économie sociale, pour l'implication du mouvement communautaire dans le développement socioéconomique d'un milieu.» Il s'intéresse à la manière de s'y prendre «pour dépasser le volet social et intervenir de façon plus globale sur l'ensemble de la vie d'un milieu.» Patrick Duguay est bachelier en sciences sociales de l'Université de Montréal. Il a aussi fait des études en théologie et en psychologie. Ses expériences de travail antérieures ont surtout été axées sur les adolescents en difficulté; il a oeuvré davantage dans une perspective de psychoéducateur. À l'UQO, il a complété un certificat en travail social. Son cheminement dans ce programme de premier cycle est devenu sa propédeutique avant que ne soit officiellement implantée la maîtrise. C'est durant cette période qu'il est devenu stagiaire à temps partiel auprès de la Corporation de développement communautaire (CDC) Rond Point, à Buckingham, et qu'il y a développé le Projet de relance économique et sociale de quartier (PRESQ). Suite à son stage de trois mois, il est devenu directeur du PRESQ; il est en poste depuis janvier 1997. Patrick Duguay a rappelé qu'en 1997, la Corporation de développement communautaire (CDC) Rond Point, de Buckingham, avait créé une nouvelle direction vouée au développement économique communautaire. Elle lui a confié comme premier dossier important le Projet de relance économique et sociale de quartier (PRESQ).
Que faire et comment s'y prendre dans la vie de tous les jours avec un enfant hyperactif?
La professeure Suzanne Lavigueur, du Département de psychoéducation de l'Université du Québec à Hull (UQO), en expose les moyens dans une publication qui vient de paraître aux Éditions Quebecor. Elle a pour titre Ces parents à bout de souffle.
Son lancement en Outaouais a eu lieu le mercredi 14 octobre 1998 à la librairie Réflexion, des Galeries de Hull.
D'entrée de jeu, la professeure Lavigueur a indiqué qu'elle avait conçu son livre «spécialement pour venir à la rescousse des parents à bout de souffle et parfois même à bout d'espoir, qui cherchent des moyens concrets pour mieux aider leur enfant présentant un déficit d'attention-hyperactivité.»
L'ouvrage est destiné aux gens «qui se sentent perdus, désemparés, frustrés et inquiets face aux difficultés qui les confrontent quotidiennement, qui en ont assez des chicanes, avec le jeune ou entre conjoints, qui en ont assez de se sentir jugés comme incompétents par leur entourage.»
L'auteure a précisé que sa publication, «par comparaison, représente une sorte de guide de survie en forêt qui peut être utile également aux enseignants et aux éducateurs, à la gardienne, aux grands-parents, en somme, à tout adulte qui partage avec le parent le défi de l'éducation de l'enfant.»
Le nouvel ouvrage, qui renferme des témoignages de parents et de professionnels, comporte cinq parties. Dans la première, Suzanne Lavigueur présente les difficultés de tous les jours vécues par l'enfant, le parent et la famille. Elle les invite à faire un «bilan de départ» afin de permettre «à chacun de faire le point sur ses propres difficultés et moyens.»
La deuxième partie s'intitule «Appuyer son action sur du solide». Elle traite des quatre dimensions de base sur lesquelles doivent reposer les moyens qui seront utilisés par le parent : un diagnostic fiable, une bonne information, une relation positive avec l'enfant et la promotion de son estime de soi.
La troisième partie décrit les quatre stratégies éducatives pour aider le parent dans son action quotidienne : compenser les déficits, clarifier les demandes, construire sur le positif et contrecarrer l'inacceptable. La professeure Lavigueur a intitulé la quatrième partie «Des situations à prévoir et des solutions à inventer». Elle applique les stratégies éducatives décrites précédemment à certaines situations qui posent souvent problème : lever, coucher, tâches familiales, repas, devoirs, loisirs, amis et événements spéciaux.
La cinquième partie, «Mettre toutes les forces en commun», explique les rôles complémentaires joués par l'école, la médication, les ressources à l'intérieur de la famille comme le conjoint, la conjointe, les frères et soeurs.
Il est aussi question des ressources qui lui sont extérieures, comme la parenté, les amis, les voisins, le groupe d'entraide et les ressources professionnelles.
Comme «Mot de la fin», intitulé «Reprendre son souffle...», l'auteure suggère des moyens pour réussir à se ressourcer et à prendre un peu de recul face aux pressions quotidiennes.
La professeure Suzanne Lavigueur a ajouté qu'en 1992, elle avait collaboré à la rédaction du livre du docteur Claude Desjardins, pédiatre, Ces enfants qui bougent trop. Déficit d'attention-hyperactivité chez l'enfant. Elle a surtout travaillé aux chapitres «Ce que vit la famille» et «Comment aider».
Elle a souligné que son volume «s'inscrit dans la suite de ce premier ouvrage; il le prolonge et le complète en mettant l'accent sur les moyens d'action du parent et en se concentrant surtout sur quoi faire pour mieux aider.»
La professeure Lavigueur a précisé que c'est la rareté de documents en langue française dans le domaine qui l'a «convaincue de l'urgence d'écrire un guide pour répondre aux questions et aux attentes des parents francophones, qui sont nombreux à chercher des outils concrets pour "les aider à aider" leur enfant.»
En guise de conclusion, la professeure Lavigueur a ajouté qu'elle souhaite que chaque parent trouve dans son livre «le matériel nécessaire pour bâtir son propre coffre d'outils, un coffre qu'il puisse équiper et organiser à sa main, de façon à se sentir confiant dans ses propres moyens.»
Rappelons que Suzanne Lavigueur est professeure à l'Université du Québec à Hull depuis 1979. Elle est titulaire d'une maîtrise en psychoéducation et d'un doctorat en sciences biomédicales de l'Université de Montréal.
Auteure d'articles scientifiques, elle s'intéresse plus particulièrement au vécu de la famille de l'enfant en difficulté d'adaptation, à l'intervention effectuée auprès de cette famille, au réseau de soutien social et aux stratégies éducatives.
Le professeur Jacques Dionne (Psychoéducation) a assumé récemment la coordination d'un projet de formation et d'échanges, en association avec un organisme non gouvernemental et une municipalité du Brésil. L'initiative a pour but d'améliorer les interventions qui sont faites auprès des enfants de la rue de Ribeirao-Preto, une ville de plus de 400 000 habitants, située dans le sud du pays.
Intitulé «Rompre l'isolement pour améliorer le présent et le futur de nos enfants et adolescents», il s'inscrit dans le cadre d'une collaboration entre l'UQO et l'Organizaçao Comunitaria Santo Antonio de Maria de Claret, sous le patronage de la municipalité de Ribeirao-Preto.
Jacques Dionne a rappelé qu'«en cette fin de millénaire, il y a des millions d'enfants qui sont dans une très grande pauvreté. Au Brésil, comme en d'autres lieux sur la planète, un nombre effarant d'entre eux vivent dans la rue. Certains y font de menus travaux pour survivre; d'autres quêtent, se prostituent, font des vols. Plusieurs consomment des drogues, de l'alcool ou respirent des solvants.
«Ces jeunes ne vont plus à l'école. Ils sont sous-scolarisés. La plupart d'entre eux éprouvent d'importants retards de développement aux plans physique, affectif, cognitif, social et moral. L'augmentation de la délinquance et de la violence, ainsi que du taux de suicide et de l'incidence des maladies mentales sont des phénomènes associés à cette détérioration de leurs conditions de vie.»
Le professeur Dionne a indiqué que, face aux enfants de la rue et, en général, à la pauvreté et à la misère dont ils sont victimes, des organismes officiels ou des groupes non gouvernementaux entreprennent un peu partout toutes sortes d'actions. «Malheureusement, l'efficacité de leurs interventions est souvent compromise par le manque de formation adéquate du personnel et par l'isolement des personnes qui s'impliquent dans les projets.»
Il a déclaré que «les autorités de la municipalité de Ribeirao-Preto ont décidé d'agir d'une façon nouvelle et créatrice dans l'aide à leurs jeunes de la rue. Elles ont choisi de miser sur la qualification du personnel intervenant et sur l'amélioration des programmes d'intervention.» À cette fin, la Municipalité s'est associée à un organisme non gouvernemental, l'Organizaçao Comunitaria Santo Antonio de Maria de Claret, de même qu'à un groupe de spécialistes en psychoéducation de l'Université du Québec à Hull.
C'est dans le cadre de cette association que travaille Jacques Dionne. Il collabore avec la professeure Ruth Estevao, conseillère spéciale sur la politique de l'enfance, au cabinet du préfet de Ribeirao-Preto. Ils ont une triple mission : former un certain nombre d'intervenants travaillant avec les enfants de la rue, développer et évaluer, avec certains jeunes de la rue, un programme d'intervention spécifique et organiser des sessions de rencontres et d'échanges entre des intervenants du Brésil et du Québec.
«La formation des intervenants est une priorité parce qu'il est prouvé que les programmes d'intervention efficace auprès des jeunes inadaptés sont animés par du personnel bien formé qui continue à se perfectionner», d'ajouter le professeur Dionne.
Il prépare en ce moment des sessions intensives de formation à l'intervention psychoéducative; cette formation sera à la fois théorique et pratique. Ces activités seront offertes aux intervenants qui oeuvrent dans des programmes de prévention et de réhabilitation. Près d'une cinquantaine de personnes y participeront.
Le projet de collaboration comprend également le développement et l'évaluation d'un programme d'intervention pour des adolescents ayant des besoins spéciaux. À cet effet, le professeur Dionne a indiqué que, «parmi les jeunes de la rue, il y en a qui ont des difficultés encore plus importantes que d'autres. Parfois, avec l'aide d'intervenants de première ligne, comme des éducateurs de rue et des policiers, ils manifestent une certaine motivation à s'en sortir et à se faire aider.»
À Ribeirao-Preto, ces jeunes peuvent s'adresser à la Casa Travessia. Créé spécialement pour eux, cet organisme peut recevoir une vingtaine de garçons et de filles de 12 à 18 ans qui ont des difficultés sérieuses d'adaptation. «Certains ont été abandonnés par leur famille; d'autres sont rejetés par leurs pairs de la rue. Presque tous éprouvent des difficultés au plan de leur santé mentale et physique; la plupart se prostituent et font de la surconsommation d'alcool et de drogues.»
À venir jusqu'à tout récemment, les intervenants qui accueillaient les jeunes à cet endroit le faisaient avec beaucoup de bonne volonté; cependant, ils ne possédaient aucun moyen spécifique pour les aider.
«Depuis quelques mois, l'on tente d'élaborer et de mettre en place, à l'intention de ces jeunes, un programme de réadaptation qui s'inspire de programmes psychoéducatifs mis au point au Québec.» Mme Estevao et M. Dionne, en compagnie de leurs collaborateurs, travaillent présentement à l'élaboration d'un tel programme, en l'adaptant à la réalité brésilienne. Par la suite, ils en évalueront l'efficacité à l'aide de différents projets de recherche conduits par des spécialistes brésiliens et québécois.
Jacques Dionne a annoncé qu'un colloque est prévu
pour juin 1999 à Ribeirao-Preto. Il aura principalement comme objectif
de permettre aux intervenants, qui s'inspirent de l'approche psychoéducative,
de s'informer mutuellement des projets qu'ils animent avec les jeunes de
la rue. Les responsables du projet veulent aussi favoriser des stages d'échanges
entre des intervenants du Brésil et du Québec. Ces rencontres,
dont certaines sont en voie de préparation, pourraient regrouper
notamment des éducateurs, des juges, des policiers et des étudiants.
Le 5 mai dernier, l'Association professionnelle des infirmières et infirmiers diplômés d'études supérieures (APIDES) remettait son prix d'excellence 1998. Les récipiendaires sont la professeure Francine de Montigny, du Département des sciences infirmières de l'UQO, et Line Beaudet, infirmière clinicienne à la Clinique des désordres neuromoteurs de l'Hôpital Juif de Montréal.
Mesdames de Montigny et Beaudet ont mérité cet honneur à titre d'auteures du volume Lorsque la vie éclate, impact de la mort d'un enfant sur la famille, paru en 1997 aux Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.
La professeure de Montigny a précisé que cet ouvrage s'adresse autant aux professionnels de la santé qu'aux parents endeuillés. Il illustre les répercussions de la mort d'un enfant dans le quotidien de la famille. Les auteures traitent de la mort périnatale, du syndrome de mort subite du nourrisson, de la mort à la suite d'une maladie chronique, d'une maladie aiguë ou d'un accident.
L'universitaire hulloise a indiqué que «des témoignages émouvants permettent aux lecteurs d'apprivoiser la mort et ses effets sur la famille. Les familles endeuillées peuvent à la fois reconnaître leurs propres réactions et y puiser une lueur d'espoir. Les intervenants peuvent choisir des pistes d'interventions qui les guideront dans leurs interactions avec les familles endeuillées.»
La professeure associée Isabelle Delisle, autrefois du Département des sciences humaines de l'Université du Québec à Hull (UQO), publiera cet automne un douzième livre. La nouvelle publication aura pour titre Réussir sa retraite; découvrir un sens nouveau à sa vie. Cet ouvrage paraîtra aux Éditions Médiapaul de Montréal. Rappelons qu'Isabelle Delisle, qui demeure aujourd'hui dans la ville de Québec, est également l'auteure de S'accomplir, la vie : un chemin de croissance, publié aux Éditions de Mortagne. Dans la photo ci-contre, elle dédicace son livre au moment de son lancement à l'UQO le 11 avril 1996.