JOURNAL DE L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC A HULL
(Volume 11, numéro 9 le 25 mai 2000 )


Un succès qui dépasse toutes les attentes!

Le lieutenant-gouverneur du Québec honorera un finissant de l'UQO

Futurs entrepreneurs, à vos marques... prêts... partez!

Recherche et internationalisation de l'UQO - Sur la route de l'Afrique profonde

ARUC sur l'économie sociale Une première rencontre à l'UQO

Les Journées Richard-Laurendeau 2000 : Autres regards sur les violences

Fières boursières de la Fondation des prix de l'AFAQ

N'oubliez pas!

 

La pensée du mois...

« La connaissance est la clé du pouvoir, de la sagesse. » Confucius

Un succès qui dépasse toutes les attentes!

Membres du comité organisateur du colloque et bénévoles.

Le colloque tant attendu en andragogie, Les défis et les perspectives de l'andragogie au tournant du millénaire, a eu lieu sous le signe du succès les 6 et 7 mai derniers. Tant de personnes ont répondu à l'appel, que les organisateurs ont été obligés de limiter l'entrée à certains ateliers. En tout, 226 personnes ont eu la chance de participer aux diverses activités du colloque. Benoît Charbonneau, responsable du diplôme d'études supérieures spécialisées en andragogie de l'UQO, et les membres du comité organisateur se sont dits très heureux des résultats. « La conférence d'ouverture, présentée par Claude Paquette sous le thème La vision et les défis de la formation continue des adultes au tournant du millénaire, a très bien démarré la journée. On a tout de suite pu constater l'enthousiasme des participants à la période de questions et de discussion qui a suivi, a affirmé le professeur Charbonneau. Ils ont partagé à la fois leurs intérêts, mais aussi leurs réserves face aux solutions proposées par M. Paquette, car ils sentent que les milieux ne changeront pas aussi vite que les nouveaux défis semblent vouloir se présenter. On s'est ainsi rendu compte, au fil des discussions, que plusieurs formateurs travaillent dans des milieux réticents au changement, ce qui justifie doublement la tenue d'un colloque tel que le nôtre pour arriver à donner des outils et des pistes aux andragogues dans leur milieu d'intervention respectif. » En après-midi, une série d'ateliers thématiques permettait aux gens de voir comment divers milieux de travail relèvent déjà certains défis au niveau de la formation continue, par exemple, en ayant recours à des partenariats. Ces ateliers venaient approfondir l'un ou l'autre des points abordés le matin par M. Paquette. La journée du dimanche était quant à elle consacrée à une série d'ateliers de formation continue. « Nous avons décidé d'offrir aux participants le choix entre plusieurs ateliers plutôt que d'en répéter quelques-uns sur deux jours. Les participants n'ont donc pu s'inscrire à plus d'un atelier thématique et à un de formation, mais ils ont beaucoup apprécié la variété offerte. Nous envisageons maintenant la possibilité d'offrir, en collaboration avec l'Association des andragogues et des professionnels de la formation des d'adultes (AAPFA), certains de ces ateliers en cours d'année pour permettre à tous les intéressés d'y participer. » Pour mieux faire connaître l'andragogie Il ne fait déjà aucun doute que la tenue de ce colloque a eu de nombreuses retombées positives tant pour le programme d'andragogie que pour l'UQO elle-même. « Nous avons pu faire connaître à un plus grand nombre de personnes l'univers de la formation continue en expliquant ce qu'est l'andragogie et quel est le rôle des éducateurs et des éducatrices d'adultes. De plus, l'ampleur du succès remporté par cette activité nous invite à nous investir encore davantage », a affirmé Benoît Charbonneau. Parmi les participants, 60 p. 100 étaient des anciens étudiants du programme en andragogie de l'UQO, alors que 40 p. 100 étaient des personnes provenant de la région, mais aussi de Montréal et de Québec, qui n'avaient jamais fréquenté le programme. « J'ai reçu de nombreuses demandes au cours de la fin de semaine pour que l'UQO offre des sessions de formation intensives portant sur l'andragogie. L'intérêt démontré par les participants présents est tel que nous allons certainement étudier cette question de plus près. » Une organisation à toute épreuve Le comité organisateur du colloque et les bénévoles étaient très satisfaits des résultats. « L'organisation d'une telle activité représente un travail phénoménal. J'ai senti chez les membres du comité beaucoup d'autonomie, d'esprit d'équipe et un grand sens des responsabilités et de l'organisation », a tenu à souligner le professeur Charbonneau. Pas surprenant que le colloque ait remporté un tel succès! C'était dans le but premier de marquer le vingtième anniversaire du programme d'études supérieures spécialisées en andragogie de l'UQO qu'était née l'initiative d'organiser un tel colloque à Hull. Le colloque avait pour buts, entre autres, de promouvoir la réflexion autour de la problématique de la formation continue des adultes en un temps de grandes transformations et de faire connaître les réalisations de plusieurs acteurs provenant de divers milieux de formation.

 

Le lieutenant-gouverneur du Québec honorera un finissant de l'UQO

Madame Lise Thibault, lieutenant-gouverneur du Québec, a annoncé, au début du printemps, une bonne nouvelle pour les finissants universitaires inscrits à un programme de baccalauréat : la création du Prix du lieutenant-gouverneur. Le but de ce nouveau prix est de reconnaître la qualité du dossier académique des étudiants, mais aussi et surtout leur engagement social et communautaire. Ce prix honorifique, qui prend la forme d'un certificat personnalisé, sera signé de la main du lieutenant-gouverneur du Québec et sera remis à l'occasion de la collation des grades de l'Université. Chaque université québécoise aura à sélectionner un lauréat parmi ses finissants. Pour ce faire, les directeurs de Module doivent procéder à l'analyse du profil de leurs finissants en tenant compte de deux critères, soit une moyenne cumulative forte et un engagement social et communautaire manifesté. Les candidatures sélectionnées (maximum d'un candidat par baccalauréat) doivent par la suite parvenir à la doyenne des études, Leticia Messier, au plus tard le 1er mai de chaque année. C'est un comité de sélection, présidé par la doyenne, qui déterminera le ou la gagnante du prix parmi toutes les candidatures reçues. Bonne chance aux finissants!

 

Futurs entrepreneurs, à vos marques... prêts... partez!

 

Le Centre d'entrepreneuriat et d'innovation (CEI) de l'UQO a enfin pignon sur rue au pavillon Lucien-Brault de l'Université! Avis à ceux et celles qui rêvent de mettre sur pied leur propre entreprise! Ils étaient plus de trente donateurs, partenaires, étudiants, professeurs et membres du personnel au rendez-vous, le 6 avril dernier, pour assister à l'inauguration officielle des tout nouveaux locaux du CEI, situés à la pièce A-0305. « Je suis très satisfaite des résultats de cette soirée! C'est une grande étape pour nous qui vient d'être franchie. L'inauguration du Centre d'entrepreneuriat et d'innovation est un geste concret qui nous permettra d'adapter nos services à de nouveaux besoins et d'offrir un cadre dans lequel pourra s'épanouir l'esprit d'entreprise des étudiants et des diplômés, et de l'ensemble de la communauté universitaire », a confié Pascale Bergeron, chargée de projet au Bureau de liaison université-milieu (BLUM) et responsable du CEI. De façon concrète, l'attribution de locaux au CEI permettra d'offrir un meilleur encadrement aux étudiants et aux diplômés qui font appel aux services du Centre et de leur donner accès à des équipements de bureau forts utiles quand on veut démarrer une entreprise. À l'heure actuelle, le CEI appuie une douzaine d'étudiants et de diplômés dans leurs démarches visant le démarrage de leur entreprise. L'objectif du CEI est de contribuer au développement de l'entrepreneuriat à l'UQO, de participer au renforcement des compétences régionales en matière d'entrepreneuriat et d'appuyer les efforts de développement et de diversification économique de l'Outaouais. En plus de vouloir sensibiliser la population étudiante de l'Université à l'importance de développer un esprit d'entrepreneuriat, le Centre offre un soutien et un encadrement individuel à ceux et celles qui choisissent de se lancer dans le monde des affaires. Des partenaires indispensables La cérémonie d'inauguration a permis de présenter une grande partie des partenaires qui ont rendu possible la création du CEI. Notons, entre autres, les principaux donateurs, MM. Eugène Tassé et Maurice Marois, qui ont tous deux fait une promesse de don de 100 000 $ chacun, ainsi que les partenaires du milieu, soit Développement économique Canada, la Société de diversification économique de l'Outaouais et le Conseil régional de développement de l'Outaouais. M. Claude Savoie, président-directeur général de Signature Savoie, était également présent à titre de représentant de la Chambre de commerce et de l'industrie de l'Outaouais. Il ne faudrait toutefois pas passer sous silence l'apport inestimable des partenaires internes. Marie Brault, étudiante en administration et coordonnatrice du Club d'entrepreneurs étudiants de l'UQO, était présente avec une douzaine d'étudiants de l'Université et a souligné l'importance de l'appui du CEI pour les activités du Club. Par ailleurs, le CEI doit une fière chandelle aux professeurs qui collaborent à ses activités. Étaient présents à l'inauguration : Paul Aubry, professeur au Département des sciences administratives et conseiller pédagogique principal du CEI, Jean-Pierre Lévy-Mangin, professeur associé au Département des sciences administratives, qui a procédé à l'analyse des besoins de formation des intervenants du CEI, et Bernard Dumouchel, professeur au Département des sciences de l'éducation, qui a travaillé au programme de formation des intervenants. Un autre bel exemple de collaboration entre la communauté et l'Université qui a des retombées positives!

De gauche à droite, Francis Whyte, Maurice Marois, Pascale Bergeron et Eugène Tassé.

Recherche et internationalisation de l'UQO Sur la route de l'Afrique profonde

Yao Assogba

Pourquoi faire des recherches portant sur l'Afrique à l'UQO? La question, toute simple, se pose naturellement. Les réponses sont, quant à elles, nombreuses. Tout a commencé avec les travaux de recherche sur l'Afrique de Yao Assogba, originaire du Togo. Il avait entrepris ses recherches alors qu'il était étudiant aux études de cycles supérieurs à l'Université Laval et les a poursuivies à son engagement à titre de professeur régulier au Département de travail social de l'UQO. Pour lui, l'importance de la recherche portant sur l'Afrique ne fait aucun doute : « Toutes les universités québécoises ont une importante production de documents de recherche sur l'Afrique. Il est important que l'UQO développe sa propre expertise. Nous devons être en mesure de fournir une littérature spécialisée à nos étudiants québécois et étrangers à la maîtrise qui veulent faire leur mémoire sur l'Afrique. « Nous avons un programme de maîtrise et d'autres programmes supérieurs vont suivre. De plus en plus d'étudiants africains fréquentent l'UQO et de plus en plus d'étudiants québécois s'intéressent aux projets d'interventions à l'étranger, notamment en Afrique. Ils vont vouloir avoir accès à des productions scientifiques sur leur sujet d'études. Par ailleurs, je crois qu'avec la mondialisation, les universités québécoises vont s'intéresser davantage à l'Afrique. Raison de plus pour qu'à l'UQO, nous développions également des projets d'intervention avec l'Afrique. » Son objectif est de contribuer tant soit peu à la production scientifique sur l'Afrique. « Nous avons une bonne base avec les recherches réalisées au cours des deux dernières années, mais il nous faut absolument produire des publications sur des thèmes tels que le développement communautaire, le développement local, le développement durable, l'économie sociale et l'insertion des jeunes. » Pourquoi ces thématiques? Toute société s'exprime à deux niveaux, l'un superficiel, représenté par les structures officielles; l'autre profond, où se déroulent les rapports réels, les plus fondamentaux. Ce deuxième niveau est l'espace des pratiques sociales révélatrices de la dynamique de la société. C'est l'espace occupé par les « gens d'en-bas », c'est-à-dire les jeunes exclus des centres urbains, les petits commerçants, les populations paysannes, etc. Par définition, le travail social s'intéresse d'abord et avant tout à ces gens. Il va donc de soi que l'internationalisation de l'UQO signifie pour le Département de travail social des projets de recherche et d'intervention en partenariat avec les chercheurs du Sud, soit d'Afrique et d'Amérique latine, dont le champ d'expertise est la société profonde. C'est donc sur les réalités sociales des « gens d'en bas » que portent les travaux du professeur Assogba et de ses collègues Lucie Fréchette et Louis Favreau qui s'intéressent aux pays d'Amérique latine. Pour mieux comprendre les autres cultures En faisant une recherche sur l'approvisionnement en eau dans les pays d'Afrique, à la fin des années 1980, le professeur Assogba a remarqué que bien que le processus d'organisation communautaire au Québec et en Afrique soit le même, le contenu lui est différent. Il a donc poursuivi des études comparatives sur le Québec et l'Afrique. Selon lui, il est nécessaire de faire de telles études afin de bien comprendre une culture avant de se lancer dans des projets d'intervention ou autres. « Si les universités veulent s'engager dans la coopération internationale, elles doivent favoriser le développement d'études sociologiques sur les pays partenaires. On ne peut pas continuer de voir l'Afrique à travers les luttes folkloriques. « Mes étudiants sont surpris d'apprendre qu'il y a des sociologues en Afrique, alors que ce continent a produit des intellectuels et a développé les sciences sociales africanistes. Il existe un style, un vocabulaire et une méthodologie, et c'est ce que je veux étudier. » Ces études ont de nombreux avantages. Elles permettent aux étudiants d'avoir un meilleur outil pédagogique et une base de comparaison avec le Québec, elles permettent aux intervenants des projets en coopération internationale de mieux comprendre leur propre culture et la culture de l'autre et elles sont utiles aux organisations communautaires qui travaillent en développement international.

L'expertise de Yao Assogba

Tout en ayant une certaine expertise sur des questions propres à la sociologie québécoise, le professeur Assogba mène également des recherches sur l'Afrique au sud du Sahara. Ses travaux portent en partie sur l'Afrique dite « profonde », c'est-à-dire la société où les gens se battent et trouvent eux-mêmes des réponses à leurs problèmes causés par le désengagement de l'État. « Ce que l'on connaît de l'Afrique, c'est la société officielle avec ses institutions. Mais une société n'est pas toujours ce que l'on voit. Je tente de démontrer, à travers mes recherches, qu'il y a une autre réalité où les populations créent leurs propres systèmes pour survivre, tels que des banques ambulantes, des librairies par terre et des mutuelles villageoises de santé, des cercles d'emprunt, etc. » Au travers de ses recherches, le professeur Assogba a constaté que malgré les statistiques misérabilistes portant sur l'Afrique, celle-ci continue malgré tout à exister grâce à l'économie sociale dont il faut mettre en évidence les logiques et les stratégies. C'est dans cette économie qu'il faut investir pour faire passer les populations africaines de l'économie de « rez-de-chaussée », à une économie de « premier étage » puis « d'étage supérieur », pour employer les notions de Braudel. C'est pourquoi, à ce jour, Yao Assogba a produit plusieurs publications sur l'Afrique qui viennent concrétiser ses recherches. Parmi celles-ci, un premier cahier a été publié en 1998 par le Groupe d'étude et de recherche en intervention sociale (GÉRIS) de l'UQO, intitulé Trajectoires et dynamiques de la sociologie générale d'Afrique noire de langue française. Ce cahier, qui relate toute l'évolution de la sociologie en Afrique jusqu'à aujourd'hui, constitue un outil pédagogique de comparaison dans son cours Théories sociologiques et travail social. À partir de ce cadre sociologue général, le professeur Assogba a continué de produire des études concrètes sur des problèmes qui concernent le travail social, comme les mouvements coopératifs, le développement communautaire, les pratiques paysannes et l'économie sociale. Deux cahiers, publiés par la Chaire de recherche en développement communautaire (CRDC) de l'UQO, en ont découlé, soit un en 1998, intitulé Afrique noire : démocratie, développement et mouvement associatif, et un autre en 2000 intitulé Gouvernance, économie sociale et développement durable en Afrique. Yao Assogba a également écrit un livre sur le sociologue camerounais Jean-Marc Éla en plus d'avoir publié de nombreux articles et collaboré à des ouvrages collectifs portant sur l'Afrique.

Des études comparatives

L'économie sociale existe autant en Afrique qu'au Québec. En partant du principe qu'on ne peut pas aider une population si on ne comprend pas sa culture et ses pratiques, le professeur Assogba a créé en 1991, en collaboration avec le professeur Louis Favreau, un nouveau cours pour les étudiants du baccalauréat en travail social de l'UQO intitulé Développement communautaire comparé qui permet de voir les points communs et les points de divergence entre les pays d'Afrique et d'Amérique latine et le Québec. « Ce cours a suscité un grand intérêt auprès de nos étudiants. Ils peuvent voir que peu importe le pays, les populations trouvent des solutions quand elles sont mal prises et que les pratiques d'intervention en travail social sont les mêmes; ce qui change, ce sont la problématique et le contexte culturel. « Il n'y a rien de meilleur que la comparaison comme méthode pédagogique pour les aider à mieux comprendre le travail social au Québec. Deux étudiants de maîtrise en travail social font d'ailleurs leur mémoire sur des questions africaines. C'est une bonne façon de préparer nos étudiants intéressés par la coopération internationale. »

À venir

Bien sûr, les projets de recherche ne manquent pas. Après avoir couvert le terrain des théories sociologiques et des études de cas, Yao Assogba a un projet très précis en tête : écrire sur la méthodologie de recherche en Afrique. « L'Afrique est essentiellement une société orale, alors comment peut-on faire de la recherche dans ces pays quand il n'y a pas de statistiques fiables et que l'on doit traduire le questionnaire en langue locale pour que les gens comprennent? » La question est pertinente. Le professeur Assogba a déjà un document de travail en cours à ce sujet. En plus de la recherche de base, le professeur Assogba collabore avec des chercheurs et des intervenants au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Togo. C'est dans ce cadre qu'il a pu trouver un projet d'intervention en développement local au Togo pour France-Andrée Cyr, ancienne étudiante de maîtrise en travail social à l'UQO. Madame Cyr devrait normalement partir pour le Togo à l'automne 2000. Toutefois, le professeur Assogba réitère l'importance pour l'Université de se doter d'abord d'un certain nombre de publications spécialisées avant de se lancer à fond dans des projets d'intervention et de coopération internationale avec l'Afrique profonde. Comme on le dit si bien au Québec, il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs!


ARUC sur l'économie sociale Une première rencontre à l'UQO

Le 18 avril dernier, l'UQO était l'hôte de la toute première journée d'activités des membres du projet de recherche Alliance de recherche universités-communautés (ARUC) portant sur la nouvelle économie sociale (voir la page 7 du volume 11, numéro 5 de L'Uniscope). Cette rencontre, qui marquait le lancement officiel de ce projet d'importance, réunissait, entre autres, les chercheurs du Centre de recherche sur les innovations sociales dans l'économie sociale, les entreprises et les syndicats (CRISES) (UQO-UQAM), de la Chaire de recherche en développement communautaire (CRDC) de l'UQO et du Centre de recherche sur le syndicalisme et le travail (CEREST) de l'UQO. Dans le cadre de cette journée, trois activités étaient à l'ordre du jour. Une première rencontre a permis aux partenaires qui ont un intérêt commun pour le développement de l'économie sociale de faire le point sur le projet dans son ensemble. « Nous avons profité de cette rencontre pour explorer les étapes à suivre en vue d'établir un plan d'action pour l'année qui vient, a souligné Louis Favreau, professeur au Département de travail social de l'UQO et un des meneurs de ce projet ARUC. Il faudra d'abord procéder à l'inventaire des travaux réalisés dans les trois dernières années en économie sociale par les professeurs de l'UQO, des projets de recherches présentement en cours et de ceux en phase d'élaboration. Cette étape nous permettra de faire l'inventaire des chantiers d'économie sociale pour lesquels l'UQO possède déjà une solide expertise, comme, par exemple, l'emploi, les services de proximité, le développement local, la coopération Nord-Sud, etc. » Les partenaires du milieu dans le projet sont le Chantier d'économie sociale, les grandes centrales syndicales (CSN et FTQ), Solidarité rurale et divers organismes communautaires québécois.

Dans l'ordre habituel, Louis Favreau, Renaud Paquet et Benoît Lévesque

Lancement officiel du projet

Au cours de la journée, les principaux acteurs du projet, le recteur de l'UQO, Francis Whyte, et le vice-recteur à l'enseignement et à la recherche, Denis Dubé, ont participé ensemble à une rencontre qui est venue marquer d'une certaine façon le lancement officiel de cette alliance de recherche. Le recteur Whyte en a profité pour confirmer l'intérêt de l'UQO dans le développement d'activités de formation et de recherche dans le domaine des sciences sociales. Il a précisé que c'est à l'aide de partenariats de recherche tels que celui-ci que l'Université sera en mesure de développer l'expertise requise pour soutenir la création de nouveaux programmes de premier cycle et de cycles supérieurs. De son côté, Denis Dubé a fait part des nouvelles conditions de développement de la recherche à l'UQO découlant du programme du gouvernement fédéral favorisant la création de chaires de recherche.

Résultats de recherche

Enfin, toujours dans le cadre de cette première rencontre, un séminaire public a été organisé à l'intention de tous les intervenants du milieu intéressés par la micro-finance québécoise, l'économie sociale et le développement régional. Cette conférence, présentée par Benoît Lévesque, sociologue et coordonnateur du centre interuniversitaire de recherche CRISES, par Louis Favreau, coordonnateur de la CRDC, et par Renaud Paquet, professeur au Département des relations industrielles de l'UQO et chercheur au CEREST, résultait d'une recherche portant sur le rôle de la micro-finance dans la création d'entreprises par les chômeurs et les sans-emploi, recherche réalisée pour le Bureau international du travail (BIT). Des discussions ont suivi entre les conférenciers et les quelque 30 personnes présentes sur la base du document présentant les résultats de cette recherche et d'un cahier produit conjointement par la CRDC et le CEREST sur la qualité de l'emploi dans les entreprises démarrées avec l'aide d'un fonds de développement (SOLIDE, SADC, CDÉC, CLD, etc.). Le séminaire s'adressait de façon toute particulière aux intervenants engagés dans la mise sur pied et la consolidation de projets d'économie sociale et de développement local, engagés dans la formation de la main-d'oeuvre, dans le maintien ou l'insertion à l'emploi ou à la recherche de pistes nouvelles dans la lutte contre le chômage et la pauvreté.

À venir...

Ces activités marquaient le démarrage de cette alliance de recherche qui, selon les prévisions de base, devrait s'étendre sur une période de trois ans. Toutefois, selon le professeur Favreau, l'équipe projette déjà que les activités de l'ARUC vont fort probablement s'étendre sur une période d'au moins six ans. Par ailleurs, la responsable du Chantier d'économie sociale, Linda Vallée, qui travaille à temps plein sur le dossier de l'ARUC au sein de la coordination générale, opérera vraisemblablement, au moins en partie, dans les locaux de la CRDC à l'UQO. « Cette présence physique d'un membre important de l'équipe de travail vient renforcer la place qu'occupe l'UQO au sein de ce partenariat de quatre universités et de plusieurs régions du Québec », a précisé Louis Favreau. La prochaine étape, qui devrait se dérouler en août, sera la phase de planification des activités concrètes de recherche pour l'année 2000-2001.

Les Journées Richard-Laurendeau 2000 : Autres regards sur les violences

Que ce soit du point de vue du grand public, des intervenants ou des décideurs, la violence est aujourd'hui à l'avant-plan des préoccupations de chacun. C'est pourquoi le comité organisateur des Journées Richard-Laurendeau, composé de Line LeBlanc, agente de stage et chargée de cours au Module de psychoéducation, Monique Séguin, directrice du Module de psychologie, Thierry Boyer, du Centre hospitalier Pierre-Janet, Suzanne Dorais, du Programme régional de formation en santé mentale de l'Outaouais, Daniel Pelletier, directeur du Département de psychoéducation, Denis Lefebvre, du Centre jeunesse de l'Outaouais, et Serge Dutrisac, de la Maison Réalité, a opté pour ce sujet dans le cadre de la rencontre de cette année qui avait lieu à l'UQO le 28 avril dernier. Toutefois, selon Line LeBlanc, dans le domaine de la santé mentale, la violence est plus souvent qu'autrement analysée dans un cadre psychologique et considérée comme une anomalie individuelle. « Nous avons voulu apporter d'autres points de vue plus larges et de nature sociétale afin d'alimenter une nouvelle réflexion sous l'angle de l'anthropologie, de la criminologie et de la sociologie. Nous avons pris un risque, mais notre but était justement de sortir des sentiers battus et d'élargir les horizons en incitant les participants à la réflexion. » Le comité a visé juste puisque la journée s'est avérée un succès. Les quelques 140 participants ont beaucoup apprécié les conférences proposées. « Je crois pouvoir affirmer que nous avons atteint notre objectif de présenter d'autres regards sur les violences. Par l'entremise des diverses conférences, les participants ont été en mesure de voir le sujet sous un angle différent, de réfléchir au problème et de questionner leurs propres façons de faire. » Pour alimenter la réflexion, trois des conférenciers ont présenté divers types d'intervention qui peuvent être coercitives. « Il est important d'être conscient que la violence est parfois aussi du côté de l'intervention. C'est un aspect original du sujet qui ne peut faire autrement que de mener à une réflexion sur les moyens d'intervention existants. » Parmi les conférenciers de l'UQO, il y avait Line LeBlanc, Pascale Sénéchal et Louis-Georges Cournoyer. Au-delà de la réflexion, cette journée Richard-Laurendeau proposait également aux participants des éléments de solution pour réduire la violence. C'est ce qu'ont fait, entre autres, Serge Bouchard, Pierre Landreville et Marie-Andrée Bertrand en mettant l'accent sur l'intolérance face à la violence qui prend de plus en plus le pas sur la tolérance dans notre société.

Un rendez-vous attendu!

Coïncidant avec la Semaine de la prévention de la santé mentale, les Journées Richard-Laurendeau en étaient à leur 12e édition cette année. Le succès de la formule utilisée fait de cette journée annuelle un rendez-vous très attendu par les intervenants du milieu. Les participants viennent principalement de l'Outaouais, mais aussi d'un peu partout au Québec. « Ces journées sont en fait un moyen de récompenser les intervenants et de valoriser leur travail. Beaucoup d'énergie est investie pour créer une atmosphère chaleureuse et détendue. C'est leur journée, et nous voyons au moindre détail pour qu'ils soient à l'aise et heureux d'être là. Il s'agit avant tout de créer un environnement propice aux rencontres et aux échanges et de favoriser la réflexion », a précisé Line LeBlanc. Cette année, les participants ont eu droit à une surprise supplémentaire à leur arrivée. Des patients adolescents et adultes du Centre hospitalier Pierre-Janet avaient préparé une exposition de peinture portant sur le thème de la violence. « Cet événement marquant était tout à fait en lien avec l'esprit des Journées Richard-Laurendeau puisqu'il suscitait une réflexion. Deux éducateurs du Centre ont travaillé à cette exposition pendant environ six mois avec les jeunes. Cette activité, qui a permis de découvrir de nombreux talents cachés, a été très valorisante pour eux et a pris une tournure thérapeutique. » La journée était également animée par une personnalité de choix, soit Daniel Bouchard, journaliste à Radio-Canada, qui en était à sa deuxième année de participation et qui a encore une fois fait un excellent travail. Les Journées Richard-Laurendeau font partie d'une série d'activités réparties sur l'année pour les intervenants du milieu. « L'Outaouais est l'une des régions les mieux organisées au niveau de la formation des intervenants en santé mentale. Les autres régions nous envient beaucoup! », a conclu Line LeBlanc. L'appellation des Journées Richard-Laurendeau vient de l'engagement particulier de Richard Laurendeau, professeur à l'UQO, qui a su s'impliquer autant dans la planification des services de santé mentale que dans l'évaluation de ceux-ci et dans d'autres études portant notamment sur les besoins des jeunes.

Une des pièces réalisées sous le thème de la violence.


Nommées boursières de la Fondation des prix de l'Association des femmes d'affaires du Québec (AFAQ) 1999-2000.

Deux étudiantes de l'UQO ont eu l'honneur d'être nommées boursières de la Fondation des prix de l'Association des femmes d'affaires du Québec (AFAQ) 1999-2000. Johanne Tremblay, étudiante au baccalauréat en sciences infirmières, a obtenu le Prix Justine Lacoste-Beaubien. De son côté, Valérie Yobé, étudiante au baccalauréat en design graphique, a reçu le Prix Andrée Paradis. Les deux lauréates ont de quoi être fières. En plus des honneurs rattachés à l'attribution de ces prix, elles ont chacune reçu une bourse d'un montant de 2000 $. La remise des prix s'est déroulée au Jardin botanique de Montréal en décembre dernier. Depuis maintenant 4 ans, la Fondation Les Prix de l'AFAQ remet 14 bourses annuelles d'un montant minimal de 1000 $ chacune, à raison de 2 bourses pour chacune des 7 catégories. Les catégories sont définies en fonction des grands domaines d'enseignement, soit les arts, les lettres et les langues, les sciences humaines et sociales, les sciences pures et appliquées, les sciences de la santé, l'administration et l'éducation. Chaque prix offert porte le nom d'une pionnière dans le domaine en question. Pour être admissibles, les candidates doivent étudier et résider au Québec, avoir 25 ans ou plus, avoir un bon dossier scolaire, démontrer un besoin financier, faire preuve d'un engagement social et être motivée à poursuivre leurs études. Les formulaires de demande doivent être acheminés à la Fondation en août. Mais attention, si ces bourses vous intéressent, veuillez noter que la Fondation changera de nom pour s'appeler dorénavant la Fondation des bourses pour l'engagement féminin dans les affaires.

  Anne Mc Manus, vice-présidente du comité des bourses de la Fondation Les prix de l'AFAQ, remet la bourse à Valérie Yobé (à gauche)   Anne Adams, présidente de l'organisme Femmes regroupées pour l'accessibilité au pouvoir politique et économique (FRAPPE), et Anne-Marie Lacombe, membre du CA de la fondation Les prix de l'AFAQ, remettent la bourse à Johanne Tremblay (au centre)

Félicitations aux lauréates de l'UQO!

N'oubliez pas!

Le 2 juin prochain, à 15 h, à l'agora du pavillon Alexandre-Taché, joignez-vous aux membres du personnel qui célébreront 25 ans de service à l'UQO ou leur retraite.

C'est un rendez-vous!