JOURNAL DE L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC A HULL
(Volume 11, numéro 5 le 24 janvier 2000 )


Un prix d'excellence annuel pour Thierry Karsenti

L'an 2000, nous y voici !

Le 14 décembre 1999
Une journée sombre à l'UQO

Nouvelles internationales
Signature d'ententes avec des partenaires européens

Un programme d'échange qui a le vent dans les voiles

L'UQO reçoit les agents de liaison internationale de l'AUCC

Psychoed Fest 2000
Un défi relevé avec brio!

Une reconnaissance nationale pour Martin Brazeau

Importantes subventions de recherche :
L'UQO marque deux fois plutôt qu'une!

Monique Séguin et ses collaborateurs publient un livre sur le suicide

ENCART - Voeux du nouvel an

Allocution de M. Francis Whyte, recteur

Allocution de M. Pierre-Jacques Ippersiel, président du Conseil d'administration

La pensée du mois...

«Le but n'est pas toujours placé pour être atteint, mais pour servir de point de mire.»,

Joseph Joubert

Un prix d'excellence annuel décerné à Thierry Karsenti

Il ne faut que quelques minutes passées en compagnie de Thierry Karsenti, professeur au Département des sciences de l'éducation de l'UQO, pour comprendre comment il est dans son travail quotidien : très organisé, passionné par ce qu'il fait, innovateur et dévoué à ses étudiants. De plus, il sait exactement où il s'en va et comment faire pour y arriver le plus rapidement et efficacement possible. Pas étonnant qu'il ait reçu le Prix d'excellence annuel 1999 décerné dans le cadre de la Collation des grades du 30 octobre dernier!

Questionné sur sa réaction quand on lui a annoncé qu'il recevait le prix, il s'est dit agréablement surpris par l'honneur que lui rendait l'Université, puisqu'il se considère lui-même trop jeune pour recevoir un tel prix, mais très heureux de constater que l'UQO reconnaît le travail de jeunes professeurs, facilitant ainsi leur intégration.

Thierry Karsenti

Thierry Karsenti, à gauche, reçoit le Prix d'excellence annuel des mains de Denis Dubé, vice-recteur à l'enseignement et à la recherche, à l'occasion de la Collation des grades 1999.

Des accomplissements remarquables

On peut dire que Thierry Karsenti a connu une très bonne année en 1999. Côté recherche, il a obtenu de très bons résultats. Plusieurs de ses publications ont été acceptées au cours de l'année, et il a obtenu une importante subvention du Fonds pour la formation des chercheurs et l'aide à la recherche (FCAR).

Côté enseignement, il a obtenu d'excellents résultats tant en salle de classe que sur le Web. On sait déjà qu'il a reçu une distinction du ministre de l'Éducation pour le travail de maître qu'il a accompli dans le cadre de la création d'un cours d'introduction à la recherche en éducation offert entièrement sur Internet. D'ailleurs, il n'a pas manqué de partager son expérience avec ses collègues en préparant et en offrant un atelier de trois heures visant à les aider à préparer leurs propres cours sur Internet. «Quand j'ai présenté mon projet de cours virtuel, j'ai reçu beaucoup d'appui et de collaboration de la part de la direction du Module, du Département et de l'Université, et je tiens à remercier toutes ces personnes pour leur confiance. J'ai donc voulu rendre la pareille et faire profiter mes collègues de ce que j'avais appris de cette expérience.»

Un pionnier de l'intégration des TIC à la formation

Thierry Karsenti est certainement un des premiers professeurs, sinon le premier, à l'UQO à intégrer de façon systématique les technologies de l'information et de la communication (TIC) dans son enseignement et à innover dans ce domaine. Ses initiatives et ses accomplissements à cet effet ont fait de lui une référence incontournable au sein du corps professoral de l'Université, mais aussi au sein du réseau des universités québécoises.

Il ne faut toutefois pas croire qu'il ne jure que par l'utilisation de la technologie à tout prix. Selon le professeur Karsenti, la technologie ne remplacera jamais l'enseignant en salle de classe. «Les professeurs (...) seront possiblement moins présents dans les salles de classe réelles, et ce, dans un avenir quand même fort éloigné. Mais ils ne disparaîtront pas de la salle de classe pour figurer au palmarès des espèces en voie d'extinction... Un peu de sérieux tout de même!» (extrait d'un article de T. Karsenti paru le 13 mai 1999 sur le site Web de l'infobourg de l'éducation, www.infobourg.qc.ca)

«Les TIC doivent être au service de la pédagogie, et non l'inverse. Elles doivent en fait aider le professeur à être plus efficace dans son enseignement. La technologie peut facilement être intégrée à tous les cours, par contre, il ne serait pas nécessairement utile de tout mettre sur Internet. L'utilisation des TIC n'est pas une obligation, mais quand elle est utile, c'est franchement fameux!»

À titre d'exemple, le professeur Karsenti ne pourrait plus se passer du courrier électronique pour communiquer, entre autres, avec ses étudiants. «Je reçois un grand nombre de courriels de mes étudiants à tous les jours et je leur garantit une réponse en 24 heures, les jours de semaine. Ça peut sembler exigeant, mais ça me permet de faire profiter tout le groupe de chaque question posée puisque j'envoie les réponses à tous les étudiants. C'est comme quand un étudiant lève la main en classe (...).»

Mais pourquoi vouloir intégrer les TIC à la formation? D'abord, parce que la technologie fait partie intégrante de nos vies et aussi parce que les écoles s'attendent à embaucher des diplômés qui sauront utiliser et intégrer les TIC dans leur enseignement.

Donner le goût d'apprendre

Le but de Thierry Karsenti est d'arriver à motiver ses étudiants, à leur donner le goût d'apprendre et à leur faire apprendre des choses concrètes. «L'intégration de la technologie à mes cours m'a aidé d'abord à intéresser mes étudiants, à leur faire apprendre davantage et à leur donner une culture du travail qu'ils n'avaient pas toujours au début de leurs études universitaires. Ils ont travaillé très fort et sont devenus très autonomes dans leurs apprentissages, et, malgré quelques résistances au début, ils étaient très satisfaits au terme de leur expérience.» Mission accomplie!

Nouveaux projets à l'horizon

Est-ce qu'une année particulièrement chargée en attire une autre? Selon le professeur Karsenti, l'année 2000 devrait être un peu plus tranquille. L'avenir nous le dira!

En attendant, il y a quand même le plan Techno-maître qui débutera en septembre prochain et qui consiste à intégrer les TIC de façon marquée dans les programmes de baccalauréat en enseignement secondaire, en orthopédagogie et en enseignement des langues secondes. Il y a aussi un lancement de livre portant sur l'introduction de la recherche en éducation, écrit en collaboration avec la professeure Lorraine Savoie-Zajc, et un projet de publication de sa thèse de doctorat. Il ne faut pas oublier l'élaboration de nouveaux cours et la participation à de nombreuses conférences qui, souvent, découlent de ses innovations en matière d'enseignement sur le Web.

«J'ai l'intention de profiter de l'année qui vient pour consolider et améliorer mes cours. Je vais tenter d'y intégrer des composantes plus modernes, telles que des images vidéos. C'est important de rester à la fine pointe, car on devient vite désuet dans le domaine des technologies.»

L'art d'être organisé

Avec un horaire aussi chargé que celui de Thierry Karsenti, on ne peut que lui souhaiter d'être bien organisé! «En toute modestie, c'est (l'organisation) ma plus grande qualité!» Dans son cas, le meilleur ami de l'homme, c'est son agenda! Ironie du sort, Thierry Karsenti n'aime pas du tout les agendas électroniques. «J'ai l'impression de perdre mon temps à intégrer les données. Rien ne bat l'agenda papier noirci de ratures, de flèches et de petites notes! Le monde s'arrête de tourner si je ne l'ai pas avec moi.»

Avec tous les comités auxquels il siège, les cours à donner, les rencontre avec les étudiants, la recherche, l'intégration des TIC à ses cours, le temps alloué à répondre aux courriels de ses étudiants, etc., il n'a pas le choix de bien organiser son temps. «J'essaie d'être productif sans brusquer qui que ce soit et de ne pas perdre de temps. Quand je réserve une période pour une tâche quelconque, j'essaie autant que possible de l'exécuter. Par exemple, chaque jour, vers 17 h, je réponds à tous les courriels reçus dans la journée. Ce n'est pas toujours facile, mais il faut se discipliner sinon on ne s'en sort plus.»

Et puis après, il y a bien sûr la séparation entre le travail et la vie de famille qui est sacrée. «Je m'assure de passer suffisamment de temps avec ma famille, de prendre des vacances de façon régulière et de voir grandir mon fils Nicolas qui a à peine plus d'un an.» Question de rester équilibré!


L'an 2000, nous y voici!

Le bug

Malgré les craintes anticipées, le passage à l'an 2000 s'est déroulé tout en douceur à l'UQO, comme partout ailleurs!

Mais qu'est donc devenu le bogue tant appréhendé? N'était-il que pure invention? Selon Daniel Marengère, directeur du Service de l'informatique et de l'audiovisuel de l'UQO, le bogue existe vraiment, mais il a tout simplement été mis hors d'état de nuire.

Pendant un an, des équipes de travail de l'UQO se sont affairées à mettre à jour les versions de logiciel et les équipements informatiques pour s'assurer que l'Université n'aurait pas de problèmes à partir du 1er janvier 2000. «À tous les niveaux, qu'il s'agisse des systèmes d'exploitation ou des logiciels, beaucoup d'énergie et de ressources ont été investies. Au cours des tests, nous avons bel et bien détecté des problèmes, c'est pourquoi nous savons que la majorité des mises à jour effectuées étaient nécessaires» a affirmé Daniel Marengère.

Malgré toutes les précautions, une équipe de braves était à l'Université le dimanche 2 janvier pour tester l'équipement et les logiciels. Résultat : tout fonctionnait comme sur des roulettes! Il faut dire que si l'UQO avait eu des problèmes, elle n'aurait certainement pas été la seule. «Le 31 décembre, en voyant les pays franchir le cap les uns après les autres sans problème, ça m'a beaucoup rassuré !»

Concrètement, pour le personnel et les étudiants de l'UQO, rien ne s'est fait sentir à la rentrée. «Je n'ai reçu aucun appel de toute la semaine me disant qu'il y avait un problème lié au bogue de l'an 2000!»

Il semble donc qu'à l'échelle mondiale, la prévention aura eu raison du fameux bogue du millénaire et que le dossier est aujourd'hui définitivement clos!


Le 14 décembre 1999
Une journée sombre à l'UQO

Le 14 décembre 1999 restera à jamais un souvenir sombre pour toutes les personnes qui étaient à l'UQO cette journée. Comment oublier l'événement qui s'annonçait et qui a perturbé la fin de la session d'automne 1999?

Dans son numéro de février 2000, l'Uniscope reviendra sur les faits et sur les leçons à tirer de cet événement, mais surtout, grâce à la collaboration de Denyse Côté, professeure au Département de travail social et spécialiste sur les questions touchant les femmes, sur l'impact que la menace proférée a pu avoir sur les étudiantes, les étudiants et le personnel de l'UQO.


Nouvelles internationales

Signature d'ententes avec des partenaires européens

En octobre dernier, le recteur de l'UQO, Francis R. Whyte, et le vice-recteur à l'enseignement et à la recherche, Denis Dubé, se sont rendus en France dans le but de conclure des ententes d'échange avec certains établissements d'enseignement européens.

Le voyage s'est avéré productif puisque en tout, quatre ententes ont été ratifiées.

Signature d'une entente

Le recteur de l'UQO, Francis R. Whyte (à droite) et le directeur de l'ISMANS, Alain Le Méhauté, signent le protocole d'entente visant le développement du programme conjoint entre les deux établissements.

Le CÉSEM Méditerranée

Les échanges avec le Centre d'études supérieures européennes de management (CÉSEM) Méditerranée, constituante internationale du groupe École supérieure de commerce (ESC) de Marseille, ont commencé il y a environ trois ans avec la mise sur pied d'un programme international conjoint en gestion. Ce programme de quatre ans, dont deux effectués à l'UQO et deux au CÉSEM, permet aux étudiants participants d'obtenir deux diplômes au terme de leurs études.

Déjà, les premiers étudiants de l'UQO à participer à ce programme conjoint ont obtenu leur bidiplôme en mai 1999, et l'UQO reçoit depuis quelques années une vingtaine d'étudiants marseillais par an. Alors pourquoi se rendre à Marseille? «D'abord pour consolider la participation de l'UQO à ce programme, étant donné son succès et l'avantage qu'il représente pour nos étudiants, et ensuite pour explorer de nouvelles avenues dans le cadre de cette entente», a affirmé Francine Rancourt, directrice du Module des sciences de l'administration.

Ces nouvelles possibilités se traduisent, entre autres, par des échanges de professeurs entre les établissements et la mise sur pied de projets de formation à distance par l'entremise de la vidéoconférence et d'Internet.

Faire d'une pierre deux coups!

Mais ce n'est pas tout. En plus d'avoir une entente avec l'UQO, le CÉSEM Méditerranée entretient des liens avec quatre autres partenaires, soit la University of Westminster de Londres en Angleterre, la Hochschule Bremen en Allemagne, la Universidad de Valencia en Espagne et la University of Missouri de Kansas City aux États-Unis.

Il se trouve que deux de ces universités, soit celles de Brême et de Valence, ont manifesté un intérêt marqué pour l'UQO en raison de sa position privilégiée dans la région à caractère bilingue de la capitale canadienne et de la qualité de ses programmes en administration des affaires et en gestion de projet. Messieurs Whyte et Dubé ont donc profité de leur séjour pour procéder à la signature d'une entente officielle avec ces deux universités. Deux étudiants de Brême sont d'ailleurs attendus à l'UQO dès septembre 2000.

Une expérience profitable

«Il s'agit très certainement d'une expérience inoubliable et très profitable pour les étudiants» a souligné Francine Rancourt. Étudier deux ans à l'étranger doit effectivement comporter des avantages précieux pour un étudiant qui se consacre à une carrière à saveur internationale. «Les étudiants reçoivent une formation supérieure sanctionnée par deux diplômes plutôt qu'un seul, ils font un stage en milieu de travail dans le pays hôte et se font des contacts à l'échelle mondiale.» Cela va de soi puisqu'ils côtoient des Anglais, des Français, des Américains, des Espagnols et des Allemands au cours de leurs études. On ne peut demander mieux comme expérience d'ouverture sur le monde. Sans compter qu'ils ont la chance de suivre leur formation en français et en anglais à l'UQO, puis, selon leur choix d'université, de poursuivre dans l'une de ces deux langues ou encore en espagnol ou en allemand, ce qui ne peut être qu'un avantage quand on envisage une carrière internationale.

Jamais deux sans trois!

L'UQO a également conclu une entente avec l'Institut supérieur des matériaux du Mans (ISMANS), visant deux objectifs précis.

Le premier objectif consiste en une entente d'échange étudiant entre les deux établissements dans le cadre du programme de gestion de projet de l'UQO, programme qui s'avère très intéressant et surtout très utile pour des étudiants dans le domaine du génie et de la technologie. Deux étudiants de l'ISMANS seront d'ailleurs à Hull dès janvier 2000 pour une période de huit mois comprenant une session régulière dans le cadre du programme de gestion de projet et un stage en milieu de travail.

Selon Alain Beaufils, professeur au Département des sciences administrative, le second objectif de l'entente touche au développement d'un programme international conjoint dans le domaine de l'innovation technologique. «Nous n'en sommes encore qu'au tout début de l'élaboration de ce programme, mais lorsque le travail sera terminé, il s'agira d'un programme très prometteur.» Une fois mis sur pied, ce programme, à l'instar de l'entente UQO-CÉSEM, permettra aux étudiants d'obtenir un double diplôme UQO-ISMANS au terme de leurs études.


Un programme d'échange qui a le vent dans les voiles

CRÉPUQ

Nicole Carrier-Renaud, chargée du programme d'échanges internationaux de l'UQO, pose en compagnie d'une partie des 14 étudiants venus participer au programme CRÉPUQ à l'UQO à l'automne 1999 en provenance de diverses régions de la France et de la Bulgarie.

Le programme d'échange étudiant institué par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CRÉPUQ) a vu le jour il y a de nombreuses années, mais, depuis trois ans, il prend de plus en plus d'ampleur.

C'est que les constituantes gèrent désormais elles-mêmes le programme et sont en mesure de faire leur propre publicité pour attirer les étudiants en provenance de l'Europe, de l'Australie, du Japon, des États-Unis ou de l'Amérique latine. Il va sans dire qu'à l'heure de la mondialisation, de plus en plus d'universités de tous les pays du monde désirent se joindre à ce programme qui, chaque année, ouvre davantage les frontières.

Avantages du programme CRÉPUQ

Ce programme d'échange international offre aux étudiants participants la possibilité de vivre, le temps d'une session ou d'une année complète, une expérience personnelle et culturelle extraordinaire qui contribue, entre autres, à faire des contacts intéressants et à développer leur maturité et leur sens de l'adaptation. Dans certains cas, les étudiants ont même la possibilité d'approfondir leur connaissance d'une autre langue.

Par ailleurs, au terme de leurs études, les étudiants reçoivent leur relevé de notes avec une mention indiquant les cours suivis à l'étranger et le nom de l'université hôte.

À l'UQO, c'est Nicole Carrier-Renaud, responsable du service à la clientèle au Bureau du registraire, qui est chargée du programme d'échanges internationaux. Selon elle, la latitude donnée aux universités dans la gestion de ce programme a rapidement montré des résultats. «Le nombre d'étudiants étrangers accueillis dans le cadre du programme CRÉPUQ par l'UQO est passé de 6 en 1997-1998 à 14 en 1999-2000.» Mais attention, il ne faut pas confondre ces chiffres, particuliers au programme CRÉPUQ, avec les 150 étudiants étrangers qui choisissent de poursuivre leurs études complètes ou dans le cadre de programmes conjoints chaque année à l'UQO.

Les champs d'études les plus en demande dans le cadre du programme CRÉPUQ sont l'administration, l'informatique et les relations industrielles au premier cycle, et la gestion de projet au deuxième cycle.

Participation des étudiants de l'UQO

Du côté des étudiants de l'UQO, la participation est encore relativement peu élevée, mais Nicole Carrier-Renaud a bon espoir de faire profiter un nombre de plus en plus important d'étudiants de cette expérience enrichissante. «Ce n'est qu'un début! Les universités et les étudiants veulent s'internationaliser et participer davantage à ce genre d'échange.»

Depuis environ 15 ans, on peut dire que près de 40 étudiants de l'UQO ont participé au programme CRÉPUQ. Au début, c'étaient les États-Unis qui attiraient le plus les étudiants, principalement ceux en administration, mais aujourd'hui, l'Europe est devenue très populaire, et les étudiants viennent de différents programmes d'études. «À l'hiver 1999, Isabelle Boucher et Christine Vaillancourt, deux étudiantes de 2e année en éducation, se sont rendues en France pour poursuivre leurs études à l'Université catholique de l'Ouest de Angers. En février 2000, Johanne Plamondon, du baccalauréat en arts et design, se rendra en Australie à la University of Western Sydney située à Nepean. Tout un dépaysement! Mais quelle expérience!

Selon Nicole Carrier-Renaud, le principal facteur qui empêche les étudiants de l'UQO de s'inscrire au programme d'échange est la question financière. «Bien que les frais de scolarité soient payables à l'établissement d'origine, c'est-à-dire à l'UQO dans leur cas, nos étudiants doivent payer pour leur transport, leur logement et leurs frais de subsistance à l'étranger, ce qui représente, dans la plupart des pays, des sommes assez importantes.»

Certains organismes aident à faire diminuer la facture des étudiants en offrant des forfaits spéciaux, comme c'est le cas de l'Office franco-québécois qui a négocié un billet d'avion ouvert de un an aller-retour France-Québec pour la modique somme de 350 $. C'est un bon coup de pouce, mais pour certains étudiants, ce n'est pas assez pour pouvoir profiter de l'expérience internationale.

«Un fonds d'aide sous forme de bourses pour promouvoir ce programme d'échange aiderait certainement à encourager davantage la participation de nos étudiants», a conclu Nicole Carrier-Renaud. Espérons que quelqu'un entendra cet appel...


L'UQO reçoit les agents de liaison internationale de l'AUCC

Les 19 et 20 novembre 1999, près d'une centaine d'agents de liaison internationale membres de l'Association des universités et des collèges du Canada (AUCC) se sont réunis à l'UQO dans le cadre de leur rencontre annuelle. Jacques Carrière, alors agent de liaison internationale de l'UQO et directeur du Bureau de liaison université-milieu (BLUM), a agit à titre d'animateur à cette occasion.

Cette rencontre aura permis aux membres de discuter des enjeux, du contexte et des nombreux défis posés aux bureaux de coopération internationale des établissements postsecondaires canadiens ainsi que de la mobilité internationale des étudiants.


Psychoed Fest 2000
Un défi relevé avec brio !

Psychoed-Fest

Comité organisateur du Psychoed Fest. De gauche à droite, première rangée : Frédérick Dumais, Stéphanie Lemieux, Marc Delorme et France Lévesque. Deuxième rangée : Daniel Pelletier, Mélanie Desrochers, Chantale Guérin et Matthieu Leduc.

En janvier 1999, la délégation de l'UQO revenait de la première édition du Psychoed Fest à Trois-Rivières avec la bannière de l'équipe championne. Du 6 au 9 janvier 2000, en plus de participer avec une délégation d'étudiants en psychoéducation, l'UQO agissait également à titre d'hôte des délégations de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, de l'Université du Québec à Trois-Rivières, de l'Université de Sherbrooke et de l'Université de Montréal.

En tout, quelque 140 étudiants ont participé à des activités sportives, culturelles et récréatives mettant à l'épreuve leurs connaissances dans le domaine de la psychoéducation. Débats oratoires, improvisations, jeux de rôles, spectacles de variétés et activités sportives adaptées se sont succédés jusqu'au point culminant de cette rencontre, la Soirée gala au Casino de Hull.

Pendant quatre jours, des liens se sont tissés et un esprit de fraternité a régné parmi l'ensemble des participants. «J'éprouve une grande fierté d'avoir participé à un tel événement. D'abord, l'organisation était excellente et puis j'ai pu rencontrer plein de gens et échanger avec eux. On s'est fait de nombreux contacts. Ça nous permet aussi de connaître différentes façons d'aborder la psychoéducation », a confié Geneviève Robillard, membre de la délégation de l'UQO.

La Soirée gala venait couronner le tout en décernant la coupe à la délégation gagnante, soit l'Université de Montréal, et en remettant le prix du meilleur spectacle de variétés. De plus, les délégations en ont profité pour honorer chacun un professeur de leur université respective. C'est Daniel Pelletier qui a reçu les honneurs de la délégation de l'UQO. Puis ce fut le temps de faire ses adieux et de se donner rendez-vous en janvier 2001 pour la troisième édition du Psychoed Fest à l'Université de Montréal.

Le comité organisateur de l'événement a de quoi être fier puisque les commentaires sont unanimes : le Psychoed Fest 2000 fut un succès sur toute la ligne! Selon Daniel Pelletier, professeur et directeur du Module et du Département de psychoéducation, tout était organisé et réglé au quart de tour. «L'organisation était vraiment exceptionnelle. Tout était prévu dans les moindres détails.»

Ce comité organisateur exceptionnel était composé de Matthieu Leduc, coordonnateur, Frédérick Dumais, coordonnateur adjoint, Chantal Guérin, France Lévesque, Marc Delorme, Mélanie Desrochers et Stéphanie Lemieux, avec la collaboration de Marie-Hélène Lebel.

Pour Frédérick, «cette expérience nous a donné plus de confiance en nous et nous a démontré que nous avions un bon sens du leadership et de l'organisation. On peut dire qu'on a fait un grand travail d'équipe dans un esprit d'entraide.»

Même si la poussière n'est pas encore entièrement retombée à l'UQO après le passage des délégations, les étudiants en psychoéducation du Québec expriment tous la même envie : «On a hâte à l'an prochain!»


Une reconnaissance nationale pour Martin Brazeau

Martin Brazeau

Pour Martin Brazeau, étudiant de 3e année au baccalauréat en administration de l'UQO, son stage coopératif a pris une tournure très positive.

En novembre 1999, alors qu'il participait à son 2e stage coop au Secrétariat du Conseil du trésor, Martin s'est vu octroyer une bourse d'études de 2 500 $ en reconnaissance de l'innovation de son travail dans le secteur public. Cette bourse était décernée par la compagnie FreeBalance, spécialiste en systèmes de gestion destinés au secteur public, en collaboration avec l'Institut de gestion financière du Canada, dans le cadre d'un concours ouvert à tous les étudiants en stage coopératif dans l'un des ministères du gouvernement fédéral, et ce à l'échelle du Canada.

«La reconnaissance et le mérite rattachés à cet honneur me suivront dans mon cheminement de carrière et m'aideront dans ma recherche d'emploi!», a souligné Martin.

Félicitations!


Importantes subventions de recherche :
L'UQO marque deux fois plutôt qu'une!

Les chercheurs de l'UQO et leurs partenaires ont de quoi être fiers puisqu'ils ont obtenu 2 des 20 subventions Alliances de recherche communautés-universités (ARUC) totalisant 13,6 millions $ qui ont été attribuées par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada parmi quelque 180 projets présentés par des groupes de recherche universitaires.

Recherche sur l'économie sociale

La première de ces subventions ARUC a été attribuée à un consortium composé de quatre universités québécoises, dont l'UQO, qui mettra en oeuvre des projets de recherche portant sur l'économie sociale. La subvention de base est de 1 million $ et le montant total devrait atteindre 2,293 millions $ sur une période de trois ans grâce à l'ajout de montants complémentaires et à la contribution des divers partenaires.

Louis Favreau

Louis Favreau

Outre l'UQO, les universités participantes sont l'Université du Québec à Montréal, l'Université du Québec à Chicoutimi et l'Université Concordia. En tout, 50 professeurs représentant les grandes régions du Québec et la métropole feront partie de ce consortium de recherche. Parmi les partenaires participants, notons le Chantier d'économie sociale ainsi que les grandes centrales syndicales (CSN et FTQ) et des organismes communautaires québécois.

Le consortium travaillera sur six chantiers de l'économie sociale, soit le développement local, l'emploi, le développement durable de l'environnement, les services de proximité d'aide à domicile, le logement et les initiatives d'économie sociale au sein des communautés autochtones et de groupes ethniques québécois. De plus, une comparaison sera effectuée à l'échelle internationale et une évaluation de l'économie sociale actuelle au Québec sera réalisée.

Les retombées pour l'UQO

L'attribution de cette subvention représente un saut qualitatif pour l'UQO en matière de recherche en sciences sociales sur ce créneau. D'abord, pour la première fois, dix professeurs chercheurs de l'Université travailleront sur un projet commun. De ce groupe, cinq sont des professeurs du Département de travail social, soit Yao Assogba, Jacques Boucher, Louis Favreau, Lucie Fréchette et Daniel Tremblay, quatre sont professeurs en relations industrielles, soit Guy Bellemare, Denis Harrisson, Normand Laplante et Renaud Paquet, et une est professeure en sciences comptables, soit Louise Briand.

D'autre part, selon Louis Favreau, un des meneurs de ce projet, «ce consortium positionne l'UQO avec une responsabilité très importante et permet aux chercheurs participants de partager leur expertise en réseau».

Il s'agit également d'une opportunité de développement au niveau de la formation dans la région. «À l'externe, des activités de formation dans le milieu seront offertes avec les partenaires régionaux. D'autre part, parmi les activités qui se dérouleront à l'interne, notons la tenue de séminaires et la formation des étudiants de 2e cycle qui seront intégrés à la recherche. D'ailleurs, cet important dossier de recherche pourrait très certainement accélérer la dynamique de développement d'une maîtrise offerte à l'UQO en développement local et régional, et pourrait donc nous permettre d'obtenir un nouveau programme de 2e cycle, voire même éventuellement un programme de 3e cycle en sciences sociales.»

Enfin, il n'y a pas de doute que ce partenariat donnera plus de force aux instances de recherche déjà en opération à l'UQO, telles que le Groupe d'étude et de recherche en intervention sociale (GÉRIS) et la Chaire de recherche en développement communautaire (CRDC), la revue Économie et Solidarités, produite à l'UQO et le Centre d'étude et de recherche sur le syndicalisme et le travail (CEREST).

Recherche sur la toxicomanie

D'autre part, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada vient également d'octroyer une subvention ARUC de 600 000 $ sur une période de trois ans au Collectif de recherche sur les aspects socio-sanitaires de la toxicomanie (CRASST) composé de douze chercheurs provenant de cinq universités québécoises, dont Louis-Georges Cournoyer, professeur au Département de psychoéducation de l'UQO, de deux chercheurs institutionnels du réseau de la santé et des services sociaux et du directeur des services professionnels du Centre Dollard-Cormier.

 

Louis-Georges Cournoyer

Louis-Georges Cournoyer

Les universités partenaires de l'UQO dans ce projet sont l'Université de Montréal, l'Université Laval, l'Université McGill et l'Université du Québec à Trois-Rivières. Le directeur scientifique du CRASST est Serge Brochu, de l'Université de Montréal, et le directeur communautaire est Michel Landry, du Centre Dollard-Cormier.

Les professeurs et chercheurs participants sont tous impliqués activement dans des recherches en partenariat avec différents milieux reliés à la toxicomanie, tels que le réseau des centres jeunesse, des centres de réadaptation pour personnes alcooliques et toxicomanes (CRPAT) de même qu'auprès d'organismes communautaires offrant des services aux personnes de la rue.

Par ailleurs, six organismes en provenance des milieux de pratique constituent les partenaires majeurs du collectif de recherche. Il est à noter que les recherches seront conduites sous neuf unités académiques, soit la criminologie, l'éducation, la médecine, la médecine sociale et préventive, la psychiatrie, la psychologie, la psychoéducation, la sociologie et le travail social, ce qui constitue une des principales forces de cette nouvelle équipe de recherche.

Ce groupe orientera une série de recherches sur les aspects socio-sanitaires de la toxicomanie, un problème qui pourrait toucher jusqu'à 10 p. 100 de la population adulte et dont les coûts se chiffreraient à environ 2,7 p. 100 du PIB. De plus, il tentera de décrire et de comprendre le cheminement des personnes toxicomanes, ou à risque de le devenir, et d'élaborer, en collaboration avec les milieux concernés, des stratégies d'intervention socio-sanitaires de plus en plus efficaces. Dans le cadre des recherches effectuées, le groupe mettra l'accent sur certains facteurs souvent négligés en toxicomanie, notamment les dimensions économique et sociale de l'environnement familial, communautaire et professionnel.

Fait intéressant pour les étudiants de l'UQO qui participeront aux projets de recherche, cette ARUC leur permettra d'acquérir les connaissances, les compétences et les qualités nécessaires à une carrière fructueuse dans le domaine et accroîtra leur employabilité en les exposant au milieu de l'intervention.

 


Monique Séguin et ses collaborateurs publient un livre sur le suicide

Monique Séguin

Francis R. Whyte, recteur de l'UQO, pose en compagnie de Judy Lynch, Monique Séguin, Sylvain Benoit et Mélanie Bouchard lors du lancement du livre Le suicide, comment prévenir, comment intervenir.

C'est dans une ambiance intime et détendue, le 12 janvier dernier, que s'est déroulé le lancement du livre écrit par Monique Séguin, professeure en psychologie à l'Université du Québec à Hull (UQO), et Philippe Huon, psychologue clinicien au Centre hospitalier de Rouffach dans le Haut-Rhin, avec la collaboration de Judy Lynch, Mélanie Bouchard, Sylvain Benoit et Marie-Ève Girard, tous quatre étudiants à l'UQO en psychologie et en psychoéducation. Ce livre s'intitule Le suicide, comment prévenir, comment intervenir, et il est publié par Les Éditions Logiques inc., à Outremont.

Le suicide est un phénomène universel qui frappe dans toutes les couches de la société, sans discrimination, et plus souvent qu'on pourrait le croire. Dans leur ouvrage collectif, les auteurs cernent les dimensions humaines du suicide et proposent une analyse rigoureuse ainsi que des explications claires et des conseils pertinents. Ils ont voulu offrir aux intervenants auprès des personnes suicidaires, mais aussi à toute personne préoccupée par la souffrance et la douleur d'autres individus, un guide simple et pratique, facile à consulter.

Selon Monique Séguin, «Peu de littérature existe sur le sujet. Notre livre se veut un guide accessible qui, en peu de pages, fait rapidement le tour de la problématique du suicide et offre aux intervenants et aux personnes sensibles à la souffrance que vivent leurs proches des moyens concrets d'offrir leur aide».

Les coauteurs ont joint leurs efforts pour bonifier un ouvrage rédigé par Monique Séguin et un collègue il y a plus de dix ans. Cette nouvelle édition a donc été ajustée, clarifiée et enrichie à partir de nouvelles données.

Pour les quatre étudiants qui ont participé à la rédaction de ce livre, il s'agit d'une expérience très enrichissante. Trois d'entre eux étaient présents au lancement en compagnie de Monique Séguin, soit Judy, Mélanie et Sylvain, et tous trois étaient d'accord pour dire que cette expérience fut extraordinaire. Selon Judy Lynch, «Ce fut pour nous une excellente opportunité d'approfondir nos connaissances sur un sujet qui nous intéressait beaucoup. Nous sommes très fiers de notre travail.»

«Ils ont fait un grand travail de recherche et ils ont apporté une contribution remarquable au niveau de la rédaction, a souligné Monique Séguin. Ce lancement est un moment très important pour eux». Félicitations!

Voeux du nouvel an
Allocution de monsieur Francis R. Whyte, recteur
Le 7 janvier 2000

Je veux vous souhaiter à toutes et à tous la bienvenue à cette petite réception ce midi.

Nous avons, depuis plusieurs années, la coutume de se rencontrer informellement au début de janvier pour marquer le passage vers une nouvelle année à l'Université. Compte tenu de la signification, au moins psychologique, de l'an 2000, j'ai voulu marquer cet événement de façon un peu plus spéciale cette année pour mieux souligner sa signification pour l'Université et sa communauté.

Personnellement, c'est pour moi aussi un moment particulier, puisque je termine à la fin du mois les cinq années de mon premier mandat au rectorat de l'UQO. Avant toute autre chose, je tiens à ouvrir l'an 2000 en vous remerciant très chaleureusement de l'appui extraordinaire que vous m'avez accordé depuis mon arrivée à l'UQO, et surtout de l'expression valorisante de confiance que vous avez affichée à mon égard en recommandant si massivement le renouvellement de mon mandat pour une deuxième période de cinq ans.

Francis Whyte

Au cours des cinq dernières années, nous avons relevé ensemble des défis très lourds, et, dans des conditions les plus difficiles possibles, nous avons réussi à relancer l'Université et la remettre dans la voie du développement. Je suis confiant que les historiens de l'avenir verront dans cette période un moment tout à fait décisif pour l'Université, et peut-être aussi à certains égards pour l'Outaouais.

Nous avons tous raison d'être très fiers de ce qui a été réalisé grâce au dévouement de tous les membres de la communauté universitaire.

Il est important, cependant, de se rappeler qu'au fond, l'UQO n'est pas une université du 20e siècle. Nous n'y avons vécu qu'une vingtaine d'années, les moments de notre première enfance. C'est le 21e siècle qui va voir la croissance de notre université jusqu'à son état d'adulte. C'est le travail qui nous incombe à partir

de cette rentrée. Nous avons arrêté les grandes lignes de cette croissance pour les quelques années à venir : le développement de nos programmes pour compléter notre patrimoine académique de base, le développement des études de maîtrise et de doctorat dans nos créneaux particuliers d'expertise, le développement de la recherche, le développement de la dimension internationale, l'intégration des nouvelles technologies dans l'enseignement.

C'est un programme de travail exigeant, qui ne sera pas facile à plusieurs égards, mais qui est de notre responsabilité devant la population et devant les générations à venir. C'est aussi un défi passionnant qui se présente à nous tous.

Les années 2000 apportent également, pour la première fois depuis longtemps, la perspective de nouvelles ressources publiques pour les universités. Tout semble indiquer, en effet, que la nouvelle décennie verra le renouveau de l'investissement de l'État dans l'enseignement supérieur québécois. Le calendrier de ce réinvestissement n'est pas encore connu, mais son importance critique pour notre avenir collectif est de mieux en mieux comprise par le gouvernement et par la population.

C'est donc dans ce contexte de défi, de renouveau et de croissance que je souhaite à vous tous et toutes, du fond de mon coeur, une bonne et heureuse année 2000, et une nouvelle décennie de progrès enrichissant pour l'Université.


Voeux du nouvel an
Allocution de monsieur Pierre-Jacques Ippersiel, président du Conseil d'administration
Le 7 janvier 2000

Monsieur le Recteur,
Messieurs les Vice-recteurs,
Membres de la communauté universitaire,

Le millénaire que nous venons de quitter ou que nous quitterons à la fin de la présente année, selon les différentes méthodes de calcul, aura été, entre autres choses, celui de la création de l'Université. Il ne nous aurait laissé que cette institution, qu'il y aurait déjà lieu de s'en réjouir et de se féliciter de cette réalisation sortie directement de la quête d'apprentissage inscrite au plus profond de ce qu'on appelait autrefois la nature humaine.

Une institution, faut-il le rappeler, dont la mission s'articule autour de deux pôles nullement antagonistes, mais parfaitement complémentaires : l'enseignement et la recherche. Une institution qui a été, depuis sa fondation, un des plus puissants moteurs du développement des sociétés occidentales.

Pierre-Jacques Ippersiel

Je ne suis ni historien, ni universitaire, mais mon travail professionnel m'a amené à réfléchir sur le développement social des collectivités et j'ai souvent été en mesure de voir jusqu'à quel point l'Université, comme institution d'enseignement et de recherche, pouvait jouer un rôle déterminant dans l'évolution des individus et des communautés, de voir comment l'apprentissage permet d'accéder à plus d'autonomie, à davantage de liberté et à une meilleure appréciation de l'aventure humaine.

Et pourtant, j'entends parfois des discours empreints de scepticisme; j'entends des gens valoriser davantage l'Université comme objet de nostalgie ou comme utopie sinon comme projet virtuel plutôt que l'Université comme projet réel et actuel. Je ne suis pas du nombre de ceux qui regrettent ou qui rêvent d'une Université d'autrefois. Il y a une seule Université qui m'intéresse, celle du temps présent, celle d'aujourd'hui, réalisée et vécue par les hommes et les femmes qui en sont les acteurs. L'Université telle qu'elle existe avec ses grandeurs et ses limites, avec ses hauts et ses bas, avec ses clartés et ses zones d'obscurité. C'est cette Université-là, la seule vraie, qui permet à des individus, et par le fait même à des collectivités, de prendre un peu plus en main leur autonomie et leur liberté pour travailler à leur développement et à celui de leur région. L'Université du Québec à Hull, c'est le moteur du développement de l'Outaouais.

Et puis, d'autres voix s'élèvent pour blâmer l'Université qui, selon ces détracteurs, ne tiendrait pas ses promesses et ne garantirait pas un emploi de qualité à tous ses diplômés. Je ne suis pas non plus du nombre de ces détracteurs, car je ne crois pas que l'Université ait comme responsabilité unique de préparer au marché du travail, si importante par ailleurs soit cette fonction de l'Université. J'espère, quant à moi, que l'Université du Québec à Hull gardera toujours le cap sur des projets plus larges, plus ambitieux et plus généreux que la seule réalité de la préparation à l'emploi.

Cette Université qui est la nôtre, pour jouer pleinement son rôle, doit être un lieu fécond d'enseignement et d'apprentissage, de recherche et d'application. Un lieu où celles et ceux qui font métier de professeurs ont une responsabilité très grande, une responsabilité si énorme qu'elle peut faire peur, je parle ici de la responsabilité d'être des maîtres au sens le plus beau et le plus noble du terme, des maîtres pour ceux qui apprennent, c'est-à-dire des personnes capables d'éveiller, mais aussi de guider, des personnes capables de proposer, mais aussi d'accompagner, des personnes exigeantes, mais ouvertes au cheminement, des personnes orientées vers le long terme, mais sensibles à la réalité du présent, des personnes qui croient à la vie et aux individus.

Et je salue toutes les personnes qui sont à l'Université pour supporter, d'une façon ou d'une autre, l'enseignement et la recherche. Leur apport est précieux et essentiel. Sans leur engagement, l'Université ne réaliserait pas sa mission.

Je termine en vous disant qu'à titre de président du conseil d'administration, c'est-à-dire de quelqu'un qui n'est pas salarié de l'UQO, de quelqu'un qui n'a pas d'intérêt personnel dans cette institution, je termine donc en vous disant que votre travail est beau, qu'il est noble, qu'il est source de fierté, qu'il a beaucoup de sens et qu'il est extrêmement précieux pour l'Outaouais.

Je vous remercie pour la contribution que vous apportez au développement de notre région et je vous souhaite une excellente année académique.