JOURNAL DE L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC A HULL
(Volume 11, numéro 2 le 25 octobre 1999 )


Plus de 3,2 millions souscrits à la première campagne majeure de la Fondation de l'UQO

Une partie de notre histoire

Le 9e art fait une entrée marquée à l'UQO

Hydro-Québec appuie l'excellence à l'Université du Québec à Hull

Trois nouveaux programmes cet automne à l'UQO

Aperçu de la Politique d'éthique de la recherche

L'UQO se tourne vers l'internationalisation

Parutions automnales

La pensée du mois...

«Il est faux de prétendre que la relation du professeur à l'étudiant soit une relation de clientèle. La relation pédagogique est marquée par la confiance et la recherche de la vérité. »,

Yves Hurtubise, Université Laval.
Extrait du débat public avec Émile Jacquard, octobre 1999.

La force du Savoir... la clé de l'avenir

Plus de 3,2 millions souscrits à la première
campagne majeure de la Fondation de l'UQO

 

Développer la notoriété de l'Université, accroître sa présence sur la place publique, développer des liens de coopération avec les principaux acteurs de son milieu... voilà les objectifs importants que poursuivait l'UQO en relevant le défi de sa première campagne majeure «La force du Savoir».

Plus de 200 personnes, des dignitaires de toutes provenances, des collaborateurs engagés, des donateurs généreux, des membres de la communauté universitaire, se sont déplacées pour applaudir les résultats obtenus et dire avec nous, mission accomplie !

 

Fondation

Clôture de la campagne de financement de la Fondation de l'UQO. De gauche à droite : Francis R. Whyte, recteur, Me Bernard Laroche, vice-président du Conseil d'administration de la Fondation de l'UQO, Jacinthe Deault, directrice du Bureau de développement et Jocelyn Proteau, président de la Fédération des caisses populaires Desjardins de Montréal et de l'Ouest du Québec et président de la campagne de financement.

L'objectif atteint compte bien plus que les 3,2 millions $ souscrits. «La campagne de financement a permis de démarrer le mouvement de renaissance de l'Université. La campagne a amené au sein de la population une bien meilleure compréhension du rôle d'une université, et une bien meilleure connaissance de ce qui se fait à l'UQO. Elle a aussi sensibilisé la population au potentiel énorme de l'UQO pour devenir un agent majeur de développement social, économique et culturel de la région. Non moins important, la campagne a fait comprendre à l'intérieur de la communauté universitaire, toute l'importance du partenariat avec la région, et à quel point le lien incontournable entre l'UQO et l'Outaouais n'est pas une caractéristique limitative pour l'Université, mais bien une source de force, de dynamisme et de richesse. Ce qu'il faut affirmer, c'est que ce soir, nous ne sommes pas en train de célébrer une fin. Nous reconnaissons la réalisation d'une étape cruciale dans le grand projet que nous menons ensemble, la construction d'une université en Outaouais en mesure de dynamiser le développement de la région.», déclarait monsieur Whyte dans sa communication à l'auditoire.

Ce résultat est la somme de tous les efforts investis par plus de 200 collaborateurs qui ont participé à la cause ainsi que de la générosité de plus de 1700 donateurs. Monsieur Whyte a souligné la contribution exceptionnelle de monsieur Jocelyn Proteau, président de la Fédération des caisses populaires Desjardins de Montréal et de l'Ouest du Québec, qui a assuré avec détermination et conviction la direction de cette campagne.

Au cours de la soirée, la Fondation a rendu un hommage particulier aux «Grands bâtisseurs», dont Bell Canada, la Fédération des caisses populaires Desjardins de Montréal et de l'Ouest-du-Québec ainsi que de l'ensemble des caisses de l'Outaouais, Hydro-Québec, Radio-Nord, la Société de diversification économique, l'Association générale des étudiants de l'UQO ainsi que messieurs Eugène Tassé et Maurice Marois.

Le recteur a également salué la contribution de la communauté universitaire. «Je suis particulièrement fier d'être recteur d'une université où les étudiants, les membres du personnel, enseignant et non-enseignant, ont su se rallier autour de leur projet commun et contribuer de façon remarquable à leur objectif. Ceci, évidemment, dans les conditions internes très difficiles qui ont prévalu au cours des dernières années.»


Une partie de notre histoire

Thaïs Lacoste-Frémont

Photo : Louise Leblanc
Thaïs Lacoste-Frémont, détail peint de la Fresque des Québécois

Qu'est-ce que Jacques Cartier, Louis-Joseph Papineau, Félix Leclerc et Thaïs Lacoste-Frémont ont en commun? Pour le savoir, lisez attentivement ce qui suit...

Dans le numéro 8 du volume 10 de l'Uniscope (19 avril 1999), il était question de la première récipiendaire de la nouvelle bourse du Fonds Thaïs-Lacoste-Frémont, Nancy Poirier, étudiante de maîtrise en relations industrielles. Comme il y était expliqué, cette bourse, décernée annuellement à un étudiant ou une étudiante des cycles supérieurs pour des études concernant les femmes, venait s'ajouter aux autres bourses du Fonds qui, elles, sont attribuées depuis quatre ans à des étudiants et des étudiantes en travail social de l'UQO.

Le Fonds Thaïs-Lacoste-Frémont

C'est suite à une décision de la famille Côté et à la volonté de l'UQO de favoriser la formation d'intervenants et d'intervenantes communautaires auprès des femmes afin d'encourager la recherche sur l'avancement des femmes que le Fonds de bourses Thaïs-Lacoste-Frémont a été créé. Il existe toutefois un lien encore plus étroit qui lie l'UQO et cette ardente militante pour la défense des droits des femmes qu'était Mme Lacoste-Frémont, et c'est Denyse Côté, professeure au Département de travail social de l'UQO. La professeure Côté est membre de la famille de l'illustre pionnière et (est-ce une surprise ?) est spécialisée sur les questions touchant les femmes.

Qui était Thaïs Lacoste-Frémont ?

C'était une grande Québécoise qui a consacré 30 ans de sa vie à défendre la cause des femmes. Née en 1886, elle est décédée en 1963, au terme d'une vie particulièrement chargée de luttes et de revendications pour le droit des femmes. En 1990, 50e anniversaire du droit de vote des femmes du Québec, la ville de Québec dévoilait une plaque commémorative en hommage à cette grande dame de notre histoire. «Par ses actions politiques et sociales ainsi que par ses nombreux écrits, elle est une de celles qui ont poussé le premier ministre de la province de Québec, Adélard Godbout, à faire adopter le 25 avril 1940 le suffrage féminin.»  (Extrait du texte de la plaque commémorative produite par la ville de Québec à l'initiative de la Société historique de Québec).

Parmi les grandes réalisations de Thaïs Lacoste-Frémont, notons la fondation, avec sa soeur Justine, de l'Hôpital Sainte-Justine, premier hôpital pour enfant de Montréal, sa participation à titre de première déléguée québécoise auprès de la Société des Nations à Genève et, bien sûr, son rôle primordial au niveau de l'obtention du droit de vote pour les Québécoises.

Dans le cadre d'une conférence présentée en octobre 1990 par la Société historique de Québec, Mme Gabrielle Duval-Frémont, belle-fille de Thaïs Lacoste-Frémont, lui rendait hommage. «Combien de fois ai-je vu cette femme, avec un aplomb imperturbable, tenir tête aussi bien au plombier qui refusait de lui expliquer, à elle, une femme, le détail des réparations à faire, qu'au curé de la paroisse Saint-Dominique qui faisait fi de ses remarques sur la non-présence des femmes dans le choeur (...) et à tant d'autres formés à l'école des Henri Bourassa et compagnie, qui ne partageaient pas ses vues évoluées au sujet des femmes.»

Engagée politiquement très tôt, Thaïs Lacoste-Frémont ne commença ses activités publiques qu'en 1929, avec le début de la lutte pour l'obtention du droit de vote féminin au Québec. Dans un des articles qu'elle a écrits pour les journaux entre 1930 et 1935, elle notait : «Franchement, si ce n'était pas si triste ce serait drôle de penser qu'en 1933, il se trouve encore des personnes qui décident arbitrairement d'empêcher la moitié de l'humanité d'exprimer sa pensée. (...) Et au lieu de considérer les femmes comme un groupe qui doit être normalement représenté, comme tous les autres groupes de la société, on ne voit dans le vote des femmes qu'un embêtement (...)».

Anne Carrier, chercheure à l'Université Laval et auteure d'une thèse sur les écrits politiques de Mme Lacoste-Frémont, a dit : «En définitive, Thaïs Lacoste-Frémont revendique pour l'égalité de droit entre les deux sexes. Pour les femmes, elle réclame le droit de posséder et d'administrer ses propres biens; le droit d'exister et d'être citée en justice; un statut légal digne d'un être humain et d'une mère de famille; le droit de vote au provincial; le droit d'être consultée dans la gestion des affaires politiques et le droit au travail rétribué».

À 70 ans, dans le cadre d'une entrevue pour le journal L'Événement-Journal, Mme Lacoste-Frémont déclare : «J'ai passé ma vie à travailler pour donner à la femme, à l'épouse, à la mère, à la Canadienne la reconnaissance de ses droits (...) j'ai toujours voulu mettre la femme en face de ses responsabilités et lui donner les moyens de rencontrer ses obligations».

Un hommage à une femme remarquable

En avril 1999, une importante oeuvre d'art à caractère historique a été entamée sur le mur aveugle de la maison Soumande à Place-Royale dans la ville de Québec. Cette grande peinture murale de 420 m2, nommée la Fresque des Québécois, qui a été officiellement dévoilée en octobre 1999, se veut, entre autres, un hommage à certains personnages qui ont marqué l'histoire du Québec depuis quelque 465 ans. Parmi les personnages qui y figurent, notons les Jacques Cartier, Jean Talon, Marie Mallet, Louis-Joseph Papineau, Félix Leclerc et... Thaïs Lacoste-Frémont!

Ce projet, une initiative de la Commission de la capitale nationale du Québec, met en vedette une dizaine d'artistes québécois et français qui, petit à petit, ont redonné vie à quinze grands noms de notre histoire, dont Mme Lacoste-Frémont. C'est tout un honneur pour cette grande dame et sa famille, mais aussi, indirectement, pour les boursiers et les boursières du Fonds Thaïs-Lacoste-Frémont de l'UQO !

Fresque des Québécois


Le 9e art fait une entrée marquée à l'UQO !

Le lancement du baccalauréat en arts et en design avec cheminement en bande dessinée s'est déroulé en grande pompe à Montréal le 11 septembre dernier dans le cadre de l'événement Zone internationale du neuvième art (ZINA).

Selon Sylvain Lemay, professeur responsable du cheminement en bande dessinée, il s'agissait de la plateforme idéale pour lancer le programme et lui donner une bonne visibilité à l'échelle provinciale et internationale au coeur même du milieu de la BD. Parmi les invités, Bilal, célèbre bédéiste français, des représentants du Festival de la BD d'Angoulême, des professionnels du milieu et une foule de cégépiens enthousiastes.

Le lancement fut un succès de plusieurs façons. Des étudiants intéressés par le programme se sont présentés avec tous leurs papiers en main en vue de s'inscrire directement sur place, des éditeurs ont déjà manifesté leur intérêt à publier les travaux des étudiants et de nombreux échanges ont eu lieu avec des professionnels du milieu. Par ailleurs, plusieurs entrevues ont été réalisées à cette occasion avec les principaux médias du Québec et de la région de la capitale nationale, démontrant ainsi leur intérêt pour l'offre de ce programme novateur.

Une délégation de l'UQO, composée, entre autres, de Leticia Messier, doyenne des études, de Réal Calder, directeur du module des arts, de Sylvain Lemay, responsable du programme, de Louise Mercier, professeure, et d'environ 40 étudiants du baccalauréat en arts et en design, avait fait le voyage à Montréal pour l'événement.

Un deuxième lancement a eu lieu à la fin d'octobre pour la population de la région.

Bande dessinée

De gauche à droite : Ginette Bernier, Ginette Daigneault, professeures au Département des sciences de l'éducation, Sylvain Lemay, professeur responsable du cheminement en bande dessinée au Département des sciences de l'éducation, Odette Rochefort, technicienne au Module des arts et Marie-Hélène Giguère, étudiante au Baccalauréat en arts et en design.


Hydro-Québec appuie l'excellence à l'Université du Québec à Hull

À l'occasion de la rentrée universitaire qui avait lieu le 31 août dernier, le directeur régional Laurentides, d'Hydro-Québec, M. Carminé De Benedictis, a rencontré M. Francis R. Whyte, recteur de l'Université du Québec à Hull (UQO), pour lui remettre une deuxième tranche du don de 100 000 $ de l'entreprise.

Cette importante participation financière d'Hydro-Québec aide la Fondation de l'UQO à remettre des bourses d'excellence à des étudiants qui poursuivent des études universitaires à l'UQO et qui ont été sélectionnés pour la qualité de leur dossier scolaire et leur engagement dans le milieu.

Hydro-Québec a commencé son engagement l'an dernier en annonçant qu'elle souscrivait un montant de 100 000 $, échelonné sur une période de cinq ans, dans le cadre de l'importante campagne de financement de la Fondation de l'UQO «La force du savoir». Cet engagement permet dorénavant à la Fondation de l'Université de présenter chaque année à plusieurs étudiants méritoires, les Bourses d'excellence Hydro-Québec d'une valeur de 1000 $ à 3000 $ chacune.

«Hydro-Québec est fière de s'associer à l'Université du Québec à Hull en tant qu'acteur du développement économique. Notre engagement social nous amène à souscrire à l'importance du Savoir et nous misons sur la capacité des étudiants d'aujourd'hui d'être une ressource essentielle pour assurer notre développement économique, social et culturel», a déclaré M. De Benedictis.

À l'occasion de cette rencontre, M. De Benedictis a également souligné l'importance de la région de l'Outaouais et de ses institutions qui, à l'exemple de l'Université du Québec à Hull, en assure le dynamisme.

Cette année, grâce aux dons qu'elle a reçus à ce jour, la Fondation de l'UQO remettra, à la mi-novembre, un total de 21 bourses d'excellence.


Trois nouveaux programmes cet automne à l'UQO

Pour mieux répondre aux besoins de formation universitaire de la population de l'Outaouais, l'Université du Québec à Hull (UQO) a mis sur pied trois nouveaux programmes spécialisés.

Baccalauréat en arts et en design - cheminement en bande dessinée

L'offre de ce programme, menant au grade de bachelier ès arts, est une grande première en Amérique du Nord, et ils sont près d'une vingtaine à s'être lancés tête première dans cette nouvelle aventure.

Né de l'initiative de la professeure Ginette Daigneault, le projet d'ajouter un cheminement en bande dessinée au baccalauréat en arts et en design a mijoté et a pris forme sur une période d'environ trois ans. Il a fait l'objet de discussions et de rencontres avec des groupes de consultation, composés, entre autres, d'auteurs de bandes dessinées, de libraires, de professeurs et d'étudiants en arts visuels, afin de sonder le terrain quant à l'intérêt pour un tel programme et quant à sa viabilité.

D'une durée de trois ans, ce nouveau programme permettra aux étudiants d'explorer toutes les facettes de la bande dessinée traditionnelle en intégrant une réflexion sur le développement des nouvelles images et des nouveaux médias. À la troisième année de leur programme, les étudiants auront l'occasion de mettre leurs connaissances et leur talent à l'épreuve en réalisant une bande dessinée de leur propre cru sur support imprimé ou numérique. C'est à surveiller !

MBA spécialisé en services financiers

Ce programme d'études supérieures dans la région de l'Outaouais est également une première. Mis sur pied à l'Université du Québec à Montréal (UQÀM), en collaboration avec l'Institut des banquiers canadiens, ce programme a largement fait ses preuves. Sensible aux besoins exprimés par le secteur financier de la région de l'Outaouais, l'UQO a conclu une entente interuniversitaire avec l'UQÀM en vue d'offrir le programme localement.

Selon Jan Saint-Macary, responsable du programme et professeur au Département des sciences administratives, le secteur financier est en pleine mutation, ce qui oblige les professionnels en services financiers à consacrer beaucoup de temps et d'énergie à leur formation. Par ailleurs, les besoins de l'Outaouais étant différents de ceux de la région de Montréal, le programme offert à l'UQO est adapté à cette réalité. En effet, contrairement à la clientèle première de l'UQÀM qui est principalement constituée de banquiers, celle de l'UQO est composée de professionnels en services financiers oeuvrant dans diverses institutions financières, dont les caisses populaires, les bureaux d'assurances et les maisons de courtages.

Le professeur Saint-Macary, avec l'appui du professeur Alain Beaufils, de Marc-André Larose, agent de recherche au Bureau du doyen des études, et de Francis Mensah, assistant de recherche et diplômé de l'UQO, a travaillé pendant plus d'un an à ce projet en vue de conclure une entente avec l'UQÀM et d'adapter le contenu du programme aux besoins de la région. Grâce à ses efforts, cinq spécialisations sont maintenant offertes à l'UQO aux étudiants inscrits au MBA spécialisé en services financiers, soit : Planification financière personnelle, Fiducie personnelle, Études sur la PME, Gestion des risques de trésorerie et Gestion des investissements et portefeuille.

 

Programme court en administration scolaire

Offert à temps partiel, ce programme court de deuxième cycle a pour but d'alimenter et de soutenir le processus de transformation des pratiques professionnelles des praticiens en administration scolaire.

Depuis plusieurs années, les directions d'école de l'Outaouais manifestaient le désir d'avoir accès à une formation de niveau supérieur dans la région. Avant l'offre de ce programme à l'UQO, les personnes intéressées à se perfectionner dans ce domaine devaient se rendre dans les grands centres, comme Montréal.

Selon Jacques Clément, professeur en éducation affecté à ce programme et nouvellement arrivé à l'UQO (en provenance de la Commission scolaire de Sherbrooke et de l'Université de Sherbrooke où il était chargé de cours), ce sont ses collègues André Dolbec et Lorraine Savoie-Zajc, avec l'appui de Marc-André Larose, du Bureau du doyen des études, qui ont travaillé à la conception de ce programme innovateur qui permet de répondre aux besoins particuliers des administrateurs scolaires de la région. D'ailleurs, les consultations réalisées auprès des directions d'écoles de l'Outaouais et de l'Association des directeurs d'écoles ont bien fait ressortir la nécessité d'une structure flexible et d'un contenu ouvert et adapté aux particularités de chaque région desservie, qu'il s'agisse de Hull, de Maniwaki...

 

Autres nouveautés

Le Programme court d'études supérieures en pratique privée en sciences infirmières vient d'adhérer de façon magistrale aux technologies de l'information et de la communication. En effet, ce programme devient le tout premier à l'UQO à être complètement offert sur Internet.

L'offre de ce programme sur Internet, à compter de l'automne 1999, est très judicieuse quand on pense à la nouvelle orientation du système de santé et à l'impact de celle-ci sur la diversification des services à la clientèle; et c'est sans compter les quelque 5000 infirmiers et infirmières au Québec seulement, dont une centaine dans la région de l'Outaouais, qui ont pris ou prendront une retraite anticipée au cours des prochaines années et qui chercheront à réorienter leur carrière vers la pratique privée.

Selon Francine De Montigny, professeure en sciences infirmières à l'UQO, l'Université a vraiment innové en démarrant ce programme de deuxième cycle en janvier 1999, puisqu'il est le seul à être offert au Canada et qu'il répond à un besoin déjà existant, et qui ira en s'accroissant avec les années. L'offre sur Internet permettra à l'UQO de renforcer sa position de leader en matière de formation supérieure dans le domaine de la pratique privée, et le personnel infirmier intéressé pourra y avoir accès sans se soucier des distances.

La mise en place du programme sur Internet est le résultat d'un effort de collaboration qui a nécessité le travail et la participation de plusieurs personnes attachées à différents secteurs de l'UQO. Francine De Montigny et Suzanne Blais, agentes de stage au module des sciences de la santé, ont entre autres reçu l'appui de Chantal St-Pierre, professeure en sciences infirmières et responsable du programme, de François Pettigrew, professeur, au Bureau du doyen des études, de Martine Mayrand-Leclerc, chargée de cours, de Thierry Karsenti, professeur en éducation, de France Pétrin, préposée aux études avancées, ainsi que d'étudiants en arts graphiques et en informatique. De même, les services des admissions, de la bibliothèque et de l'informatique ont eu à participer à cet effort collectif. Pour constater le fruit du travail de cette formidable équipe, visitez le site du programme à l'adresse électronique suivante : www.uqo.ca/privee

Par ailleurs, le Certificat de toxicomanie, qui avait accueilli une première cohorte il a trois ans, a été relancé cette année. L'offre de ce programme à l'UQO est le résultat d'une entente interuniversitaire avec l'Université de Sherbrooke. Selon la directrice du module des sciences de la santé, Lisette Hay-Paquin, la cohorte de cette année en toxicomanie est composée d'une vingtaine d'étudiants qui entreprennent leurs études à temps partiel.


Aperçu de la Politique d'éthique de la recherche

Denis Harrisson

Sur un mur, une reproduction de Picasso jette ses couleurs et ses interrogations, autour, des livres et le barda ordinaire d'un bureau de prof... Denis Harrisson, professeur au Département des relations industrielles, me reçoit. Nous devons parler d'éthique, de la Politique de l'UQO en ce domaine et du Comité d'éthique de la recherche (CÉR), créé en février dernier, et dont il est le vice-président.

Pour mémoire

Rappelons que l'Université du Québec à Hull s'est dotée, en août 1999, d'une Politique d'éthique de la recherche avec des êtres humains. Dorénavant, toute recherche qui implique la participation d'êtres humains, qu'elle soit financée ou non, conduite ou supervisée par ses professeurs, employés et étudiants (incluant les projets exigés dans le cadre de ses programmes d'études) doit être acceptée au plan éthique par le Comité d'éthique de la recherche (CÉR), avant d'être mise en oeuvre.

Le préambule de la Politique est clair : «Les chercheurs ont la responsabilité professionnelle d'adhérer à des règles éthiques et déontologiques de conduite de la recherche propres à leurs disciplines, et ce afin d'assurer les sujets de recherches qu'ils peuvent raisonnablement s'attendre à ce que leurs droits, leur dignité, leur bien-être et leur intégrité soient également reconnus et respectés, quelle que soit la discipline.»

Soulignons que la Politique de l'UQO suit de très près l'Éthique de la recherche avec des êtres humains, la politique d'éthique des trois principaux conseils subventionnaires canadiens : le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), le Conseil de recherches en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG) et le Conseil de recherches médicales du Canada (CRM). L'UQO adhère à cette politique - elle y a emprunté plusieurs définitions - et fait siens les grands principes qui y sont promus. La Politique des trois Conseils s'avère également être le point de référence du CÉR.

Composition et pouvoirs du CÉR

Le Comité est composé de six membres nommés pour trois ans (renouvelables) : trois personnes connaissant les méthodes ou les disciplines de recherche, les professeurs Stéphane Bouchard, du Département de psychoéducation (président), Paul Boudreault, du Département des sciences de l'éducation et Denis Harrisson, du Département des relations industrielles (vice-président). À ces derniers se rajoutent une personne possédant une expertise juridique, madame Claudette Beaudoin, avocate s'intéressant particulièrement aux questions biomédicales, un éthicien de formation, monsieur Michel Bergeron, du Service de la recherche de l'Université Saint-Paul et un représentant de la communauté socio-économique, monsieur Fabien Desforges de Gatineau. Madame Évelyne Fortin, du Bureau du vice-recteur à l'enseignement et à la recherche, agit en tant que secrétaire. Le Comité peut s'adjoindre des membres additionnels (sans droit de vote), quand un projet à évaluer demande, notamment, une expertise précise.

Les pouvoirs du Comité d'éthique de la recherche (CÉR) sont établis par le Conseil d'administration de l'UQO de qui relève la Politique d'éthique de la recherche institutionnelle; il est l'instance responsable de la mise en application de sa Politique. Le CÉR de l'université reçoit toutes les recherches qui impliquent la participation d'êtres humains, a le pouvoir d'approuver, d'émettre des recommandations, d'arrêter et même de refuser un projet de recherche. Dans ce cas précis, le CÉR doit expliquer par écrit au chercheur ses motifs et lui laisser la possibilité de lui répondre avant de prendre la décision finale. Il doit également jouer - et peut-être, est-ce là un de ses rôles principaux ? - un rôle éducatif auprès de la communauté des chercheurs de l'université. Notons aussi que le CÉR reçoit les plaintes à incidences éthiques reliées à son mandat. (Le Guide de soumission et d'évaluation des projets de recherche est disponible par téléchargement via Internet, ou encore au Bureau du vice-recteur à l'enseignement et à la recherche par l'entremise de madame Évelyne Fortin, poste 3953).

 

Le CÉR et l'éthique...

Denis Harrisson parle avec mesure du CÉR qui a siégé la première fois en mars dernier : «Ce n'est pas nouveau de parler de l'éthique en recherche, ce qui l'est, c'est sa codification.

Auparavant, existait un code de déontologie qui est maintenant remplacé par cet Énoncé de Politique des trois Conseils qui oblige les universités et les centres de recherche à se doter d'une politique d'éthique. C'est très clair, rajoute Harrisson, à partir du 30 septembre dernier, les universités qui voulaient voir leurs chercheurs recevoir les subventions des trois Conseils, devaient avoir une politique d'éthique de la recherche avec des sujets humains et un CÉR.»

L'UQO était prête. Dès 1998, consciente que la réflexion des Conseils subventionnaires deviendrait une exigence, elle s'est mise au travail et a formé un Comité qui a aidé à rédiger le contenu de sa Politique. «C'est un peu le cadre institutionnel qui nous a amené à réagir aux problèmes d'éthique, confie Denis Harrison, ça et ce qui se passe en bioéthique.»

Car si la bioéthique exige un autre regard que celui posé sur l'éthique en recherche sociale - la nature du risque est d'un autre ordre -, son apport à la réflexion est indéniable. «Le contexte évolue également sous l'effet des développements récents des technologies, écrit le professeur Harrisson dans un texte à paraître (L'éthique et la recherche sociale), notamment les technologies biomédicales et les technologies de la reproduction humaine qui nous conduisent vers des frontières encore inconnues dont les incertitudes sont inédites dans l'histoire de l'humanité.» Ce texte nous éclaire, entre autres, sur le nouveau contexte de l'éthique en retraçant les étapes de son développement. Il examine également avec précision (et exemples) les dimensions éthiques imposées aux chercheurs et dont les CÉR doivent tenir compte.

 

Plus qu'une procédure

Il apparaît évident que la pratique codifiée de la Politique d'éthique de la recherche avec des êtres humains a bousculé chez les chercheurs certaines procédures acquises. Mais, plus que tout, c'est peut-être l'interrogation complexe et fascinante sur le sens des valeurs qui guident les conduites humaines, qui pose les questions de fond : «Qu'est-ce qui est le plus important ? Sacrifier un petit échantillon d'individus qui se prêtent à une expérience angoissante au profit de résultats de recherche qui seront profitables à une collectivité élargie ou, interdire toute pratique de recherche qui met en danger l'intégrité physique et psychologique des sujets humains même si, ce faisant, l'humanité se prive de connaissances qui peuvent faire progresser le bien-être des individus ?» La question de Denis Harrisson est de taille. Elle interpelle la subjectivité de chacun et de chaque société.

 

Quelques principes nouveaux

Pour terminer ce survol, examinons un peu plus deux principes éthiques qui transforment ou, comme le dit le professeur Harrisson «modifient passablement notre façon de concevoir l'éthique en recherche : le consentement éclairé et le risque minimal.»

Le consentement éclairé est un principe-clé en éthique. Chaque chercheur sait bien que les personnes qui participent à une recherche doivent être informées de ce que l'on attend d'elles et librement y consentir. Mais depuis l'Énoncé, ce consentement doit, dans la plupart des cas, être signé et le chercheur doit expliquer aux participants non seulement les buts de sa recherche, mais aussi parler de sa méthodologie et de tout les autres aspects reliés à cette recherche.

Pour sa part, le risque minimal est un principe simple et complexe à la fois. Il signifie que le sujet humain ne doit pas être exposé à une situation qui peut engendrer plus de risques que dans la vie de tous les jours. Il ne doit pas participer à une recherche où il court des risques inédits. Ce qui n'est pas nécessairement facile à prévoir. «Le risque minimal est la pierre angulaire de l'Énoncé de Politique des trois Conseils, de dire Denis Harrisson, mais c'est aussi le principe le plus mal défini et le plus discutable.» Le travail du CÉR et les réflexions qu'il provoquera dans la communauté sont à suivre.

M.C.

Lancement du Réseau interaméricain en gestion de projet

L'UQO se tourne vers l'internationalisation

Dans le cadre de son virage stratégique vers l'internationalisation, l'Université du Québec à Hull (UQO) et ses quatre partenaires latino-américains : l'Université Catolica de Temuco du Chili, l'Université del Valle de Colombie, l'Université du Costa Rica et l'Instituto Superior Politecnico Jose Antonio Echeverra de Cuba, ont lancé officiellement en octobre le Réseau interaméricain en gestion de projet.

La création de ce Réseau novateur vise principalement à mieux préparer les futurs gestionnaires des Amériques à s'intégrer au phénomène de la mondialisation. Le Réseau appuie concrètement les secteurs privé et public dans leurs efforts vers l'internationalisation et encouragera la collaboration entre les cinq universités fondatrices dans le développement de nouveaux programmes.

Le Réseau interaméricain en gestion de projet privilégie une formation internationale à la fine pointe du savoir : stages d'études et de travail à l'étranger, éducation à distance, apprentissage interculturel, recherche en management et création d'infrastructures administratives trilingues.

Durant les jours qui ont précédé le lancement ont eu lieu des ateliers de travail qui ont permis de fructueux échanges entre les professeurs des cinq universités partenaires, notamment en ce qui regarde les activités académiques et les activités de promotion et de financement qui pourront être organisées au cours de la prochaine année. À ces ateliers se sont rajoutées des présentations thématiques qui sont venues confirmer la volonté de l'UQO de s'ouvrir sur le monde.

À venir...

Dans les mois à venir, le coordonnateur du Réseau, monsieur Réjean Lefebvre, directeur du Département des sciences administratives, en étroite collaboration avec le Bureau de liaison université-milieu (BLUM), discutera de possibilités de partenariats avec plusieurs organismes privés et publics, afin de les intégrer dans les projets du Réseau.

Réseau

À l'occasion du lancement du Réseau interaméricain en gestion de projet, les universités participantes ont signé un protocole; de gauche à droite, Francis R. Whyte et Réjean Lefebvre de l'UQO, Cecilia Polaino, Instituto Superior Politecnico Jose Centonio Echeverria de Cuba, Juan Pablo Beca, Universidad Catolica De Temuco du Chili, Luis Lorenzo Rodriguez, Universidad De Costa Rica du Costa Rica, Omar Montilla Galvis, Universidad Del Valle de la Colombie et Jacques Carrière de l'UQO.


Parutions automnales

La Chaire de Recherche en Développement Communautaire (CRDC) de l'UQO vient de faire paraître les cahiers no 14 et no 15 de sa série Recherche : Économie sociale, coopération Nord/Sud et développement de Louis Favreau et Lucie Fréchette, et Décentralisation du service public de l'emploi et initiatives locales : l'expérience québécoise de Louis Favreau.

Le Groupe d'Étude et de Recherche en Intervention Sociale (GÉRIS) publie dans la série Conférences des Cahiers du Géris, Pour l'éthique du comité d'éthique de la recherche universitaire de Yao Assogba